D'abord commençons par un petit article découvert ce dimanche sur Google actualités, je vous laisse découvrir le contenu! Surprenant et bravo à lui, initiative originale et sans autre but qu'une oeuvre de charité... et merci pour Haïti!
http://www.rtl.be/people/buzz/news/324314/un-homme-s-est-fait-tatouer-100-000-url-sur-son-corps
Quelques chiffres notés depuis le début de ma mission:
Savez-vous qu'un technicien de laboratoire engagé par le Ministère de la Santé d'Haïti (fonctionnaire public) gagne par mois 12.300 gourdes soit plus ou moins 300 dollars américains (!). Chers collègues GSK, qu'en pensez-vous ? Bon d'accord, vous me direz que la vie n'est pas aussi cher qu'en Belgique, une mini baguette de pain revient à 40 cents US, une main de bananes-figues (6/7 bananes) coûte aux environs de 2 dollars (même moins cher auprès des marchands de rue), mais quand on sait que souvent une famille (un couple avec 2 à 3 enfants, souvent plus) doit vivre avec ce seul salaire, vous pouvez vous imaginez les fins de mois difficiles .. et qu'en plus ce mois-ci, les techniciens du laboratoire où j'effectue mon travail n'étaient toujours pas payés au 7 décembre (le versement est arrivé le 8.12), on comprend mieux parfois la démotivation des équipes sur le terrain. A titre de comparaison, un médecin employé par le même Ministère a un salaire mensuel d'environ 800 dollars US.
Le salaire mensuel moyen en Haïti tourne autour des 250 dollars américains. Sur 8 millions d'habitants, on estime que seulement 10% de la population détient un pouvoir d'achat suffisant pour faire tourner l'économie locale ...
Effet collatéral de cette situation, presque tous les expatriés présents ici sur le sol haïtien et qui pour la plupart travaillent pour des ONG étrangères (donc salaires étrangers) sont perçus presque exclusivement comme des planches à billets... Pas tout à fait faux, mais est-ce la solution de donner quelques gourdes à chaque sollicitation d'Haïtiens (et elles peuvent être nombreuses..), je ne le pense pas et personnellement j'ai résisté jusqu'à présent.
Quand on apprend en plus que la perle des Antilles, nom donné à Haïti il y a des siècles de cela, était l'un des plus gros exportateurs de sucre, de café et dans une moindre mesure de cacao (des sommets atteints au cours du 18ème siècle et début 19ème). La vie en Haïti à cette époque était douce et le rhum (Barbancourt - marque locale toujours en activité) coulait à flots. Haïti n'est plus maintenant qu'une perle des Antilles pour ces paysages fabuleux faits de plages de sable fin et d'eaux turquoises et de montagnes à la végétation luxuriante. Ayiti (Haïti) signifie d'ailleurs 'Terre des Hautes Montagnes' ou 'La Montagne dans la Mer'.
Voilà pour un instantané de la vie que je perçois ici depuis bientôt 4 mois. Souvent spectateur, par ma toute petite contribution au travers de la mission que CHAI et GSK m'ont donné, j'essaye comme acteur cette fois de remonter la pente avec la population haïtienne. Rien n'est facile ici et la reconstruction du pays après des périodes de dictature et de catastrophes naturelles prendra encore beaucoup de temps.... mais combien de temps ? Qui peut répondre ?
J'avais aussi envie de vous parler un peu des médias haïtiens, quoique à la base pas vraiment différents par rapport aux autres pays, il a toute son importance actuellement en sachant que ces moyens de communication sont assez récents en Haïti. Dictature (période Duvallier surtout) oblige, les Haïtiens n'avaient pas d'accès à des médias en dehors des informations contrôlées par le pouvoir.
Trois pôles se partagent le paysage médias en Haïti, la télévision bien sûr, avec beaucoup d'émissions transmises telles quelles (souvent avec les commentaires de journalistes locaux) provenant de chaînes françaises, américaines et sud-américaines. Il y a aussi des chaînes exclusivement de séries, de films série B, de dessins animés pour enfants et d'émissions musicales, des chaînes religieuses et enfin quelques productions locales (tribunes politiques, actions locales, ...).
La presse écrite avec les classiques journaux, encore vendus dans les rues comme en Europe, le siècle passé .... Le Nouvelliste (plutôt indépendant) se taille la grosse part du gâteau en terme de ventes et il existe également des titres tenus par des partis politiques ...
Reste enfin la radio qui nous accompagne tous les jours lors de nos déplacements maison-bureau, bureau-labo et retour en fin de journée...
Je vous avoue que les interventions des auditeurs se font en créole, un peu de mal à suivre pour moi et puis cette capacité à monter en montagne le moindre petit évènement politique ou de société me dépasse un petit peu... je m'isole alors avec mes écouteurs et ma musique sur PC, car la radio est souvent à un volume non négligeable dans le bureau paysager où je suis installé ...
Mais quand on connaît la frustration historique des Haïtiens qui pendant des années n'ont pas pu s'exprimer sur la politique et autres faits de société dans leur propre pays, on comprend un peu mieux cet engouement à écouter et à participer à ce genre d'émission... c'est cela la démocratie et la liberté, espérons que cela restera ainsi et si cela vous dérange, vive les i-Pods !
Je vous laisse, mais sans oublier ma minute musique. Take care. Fred
Beaucoup de compilations et d'intégrales sur mon i-Tunes. Une intégrale prend une place importante pour moi au milieu d'autres qui sont soit assez inégales soit que je n'écoute plus avec autant d'attention. C'est l'intégrale de The Police, merci à mon ami RV (fan de la première heure) et une 'spéciale dédicace' à ma grand soeur qui en passant en boucle les premiers albums de The Police à la maison, a du sans le savoir, imprégné dans mes gènes le son si particulier et génial de ses trois gars aux égos surdimensionnés (écoutez surtout le jeu du batteur qui manie avec merveille caisses et fûts qui garnissaient sa batterie à l'époque, mélange de sonorités reggae et pop rock). Le groupe a existé de 1977 à 1986 avec seulement 5 albums studio (1978 - 1983), ces 3 musiciens hors-pairs ont fusionner leur génie pendant ces années mais bien vite le désir de faire des carrières solos a pris le dessus avec des fortunes diverses pour chacun. On connaît la carrière immense de Sting après The Police, on connaît un peu moins la carrière du batteur Stewart Copeland consacrée à des musiques de films et des performances studio, on ne connaît presque pas la carrière solo du guitariste Andy Summers qui se limite essentiellement à des performances studio pour d'autres artistes. Ils se sont retrouvés il y a quelques années pour une tournée mondiale très lucrative mais sans pour cela envisager un nouvel album ...
Bonne écoute... A+
Vidéo de 1979 - Live aux Pays-Bas pour l'émission Countdown
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