Coucou! Après presque 2 semaines de silence radio, je profite de ce début de congé de Toussaint (2 jours fériés ponctuent la semaine de tous les saints ici en Haïti) pour vous initier à la langue créole au travers notamment de slogans publicitaires aperçus le long des rues de PAP. "Se lagan Kontan" (Ceci est de l'argent comptant), petite phrase ponctuant la possibilité d'obtenir un crédit via un opérateur de téléphonie mobile (Voilà!) ou bien encore "Bon zouti"(je ne vous traduit pas celui-là!) pour vanter un grand magasin de bricolage de PAP mais aussi plus sérieusement cette fois des jeunes gens vêtus de pantalons rouges, T-shirt jaunes et avec de petits drapeaux sur lesquels est noté "Aksyon Sivik" (Action Civique)... Ces jeunes gens sont en fait postés à des carrefours fort fréquentés de PAP et en agitant leur petit drapeau, ils arrêtent les voitures et motos pour permettent aux enfants et parents de traverser la route en toute sécurité... un petit geste tout simple mais bien utile dans les conditions souvent chaotiques de la circulation en Haïti ..
Et il y a aussi ces expressions ou petites phrases qui n'existent qu'ici en terre caribéenne ...
Comme une formule de politesse sur un devis: "Travailler pour vous c'est un plaisir. Revenez encore" ou bien entendu à la radio lors de l'annonce de la mort du Colonel Khadafi "Khadafi est passé à l'infinitif". Tout cela fait bien le charme de cette terre des Caraïbes !
Et puis ce qui frappe aussi depuis la reprise des écoles en Haïti début octobre, c'est ces nombreux écoliers en uniforme qui, dès le matin très tôt (j'en ai aperçu avant 6H00), vont rejoindre les nombreuses institutions de la capitale haïtienne.
Les filles sont en jupe de couleur unie ou en style jacquard et d'une couleur différente suivant l'école, un chemisier très souvent de couleur blanche, des chaussettes blanches, des chaussures-ballerines noires et de petits noeuds blancs dans les cheveux. Les garçons, assortis aux filles de la même école, pantalon, chemise, chaussettes blanches et chaussures noires et les plus petits garçons ont à la place du pantalon, des shorts qui leur donnent vraiment ce look d'écoliers anglais des beaux collèges de Londres ou d'ailleurs en Grande-Bretagne, un écusson avec le blason de l'école vient souvent ponctuer la chemise des filles et des garçons. Que vous soyez riches ou pauvres, des beaux quartiers ou des quartiers plus miséreux de PAP, tous les enfants qui ont la possibilité d'aller à l'école ont donc cette égalité de traitement, pas de surenchère de fringues à la mode, les inégalités sont pour un moment gommés de la terre haïtienne ...
Par contre, à ma surprise et au détour d'une émission de radio, j'ai appris que l'anarchie règne dans le système de fonctionnement de l'enseignement en Haïti..
En effet, n'importe quel citoyen, comme vous ou moi, peut à tout moment ouvrir une école dans sa maison, ou dans un bâtiment loué pour l'occasion et prodiguer, avec des collaborateurs qui n'ont aucun diplôme d'enseignants ou en pédagogie quelconque, des cours soit fondamentaux ou spécialisés pour les enfants plus âgés et collecter des sommes conséquentes en inscription et frais mensuels auprès de parents qui espèrent que l'enseignement donné à leurs enfants leur permettra de sortir un petit peu des soucis quotidiens en Haïti. On attire alors les enfants par la gratuité des uniformes, ou bien par un transport gratuit ou par d'autres petits appâts ..
Vous pouvez comprendre rapidement les conséquences d'un tel système, les inégalités dans la formation, on estime que seulement 1/3 des enseignants en Haïti ont un diplôme d'enseignant reconnu par l'état, les autres ne sont que des apprentis-enseignants ...et en plus la presse nous apprend que les enseignants des écoles primaires officielles d'Haïti ne sont plus payés par le gouvernement depuis 5 mois ...! Ils ont fait grève ce vendredi ...
La Belgique, pays de cocagne !! J'en suis et reste bien persuadé depuis mon expérience haïtienne!
Je vous laisse ici mais pas avant vous avoir raconté une brève et amusante rencontre avec 2 petits écoliers au coin de mon impasse, et oui j'avais osé sortir à pied de mon immeuble pour attendre au coin de la rue mon chauffeur qui avait quelques minutes de retard ! Je vous rassure, pas d'agression ni de sentiment d'insécurité ...
Les deux petits bouts, en uniforme et qui se tiennent la main (la fille devait avoir 4/5 ans, le garçon, son frère?, un an de plus ?) passent donc à côté de moi et comme ils me font un grand sourire, je leur fais et dis un bonjour bien appuyé, le garçon, bien plus timide que la petite, me répond à peine, par contre la fille me dit bien fort 'Bonjour Blanc!'. Sur ce fait, je remarque que le garçon lance des yeux interrogateurs et un peu inquiets vers sa soeur (?), voulant certainement dire, "mais qu'as-tu dit là, le monsieur va se fâcher !".
Amusé et surpris par sa réponse, je ne fais que sourire et elle se retourne vers son frère (?), en lui répondant aussi juste par un regard qui semble dire: "Ben quoi, il est blanc le monsieur, comment veux-tu que je le nomme autrement!" Adorable, ma journée débuta tendrement ...
L'instant musical pour cette fois-ci va honorer un chanteur d'expression française, bien qu'il chante aussi en anglais, en allemand (de Suisse) et qu'il a aussi quelques chansons dans d'autres langues (espagnol, ..), il est vraiment un artiste complet et qui se revendique appartenir au monde, cela doit être ses origines Yéniches (peuple semi-nomade d'Europe) qui le rend si particulier et original. Stephan Eicher a d'abord participé en tant que chanteur à l'éclosion de la scène électro du début des années 80 en Suisse, puis a volé de ses propres ailes. Je me souviens de l'avoir vu en concert au début de sa carrière solo à Bruxelles Chaussée de Louvain dans l'amphithéâtre du Mirano (nous devions être en 1984?) , seul avec sa guitare et ses boites à rythmes.
La rencontre avec l'écrivain Philippe Djian (auteur de '37,2°c le Matin' entre-autre...) va être déterminante pour la suite de sa carrière. Ce duo, Djian aux textes, Eicher à la musique, fonctionne à merveille (enfin c'est mon avis...). Des chansons de Djian-Eicher sont vraiment des petites perles de poésie et d'instantanées qui décrivent très bien des petits moments de la vie... (souvent les relations de couple ...). Je sais que certains n'aiment pas la voix de Stephan, son accent si particulier de Suisse alémanique, mais moi j'aime et puis si vous avez l'occasion, allez découvrir les talents de photographe (série de chambres d'hôtels, il est fasciné par les hôtels..) et de dessinateur de Stephan Eicher. Bonne écoute
Prenez soin de vous
Fred
Dans le cadre du projet PULSE mis en place par ma société GlaxoSmithKline et ayant pour but de faire partager l'expertise de collaborateurs GSK au sein d'ONG, j'ai été assigné à une mission de 6 mois à Haiti au sein de la Clinton Foundation, mission liée à l'amélioration de la qualité de laboratoires de tests HIV
vendredi 28 octobre 2011
lundi 17 octobre 2011
Tèt Kale a enfin son gouvernement !
Comme quoi nous n'étions pas les seuls ! Après 5 mois d'attente, le président Martelly surnommé Tèt Kale (Tête Chauve) a enfin son premier ministre (Gary Conille) et un gouvernement intronisé officiellement ce mardi 18 octobre. Par contre, la Belgique attend depuis juin 2010 ... pour une fois on est loin devant, un record du monde qui va tenir longtemps ! Devons-nous rire de cette situation, devons-nous être en colère, ou simplement être indifférent à tout cela, j'avoue que la troisième proposition me plaît bien, et pour vous ?
Parlons plutôt de mon pays d'adoption depuis bientôt 2 mois ..
Haïti, le pays où presque tout se transporte sur la tête, des paniers de fruits et légumes jusqu'à des petites chaises en bois et paille attachées les unes aux autres (j'en ai compté 7 sur la tête d'un Haïtien) en passant par des bidons d'eau de 20 litres et des balais fait main posés comme un bouquet sur la tête d'un Haïtien qui s'en va les vendre au marché (je tente de vous faire une photo de ce transport à la fois curieux et esthétique)
Le pays où tous les taxis (les célèbres Tap-Tap) portent en peinture très coloré des phrases à la gloire de Dieu (Jésus me protège, Je roule pour Dieu, Merci Jésus, la Foi me guide, ...), et cela est bien d'à propos car quand on voit le nombre de passagers en équilibre instable dans ces tacots, on fait une petite prière pour qu'il n'arrive rien de grave ...
Le pays où les manguiers et les avocatiers poussent comme des mauvaises herbes et il n'y a qu'à ramasser les fruits dans les jardins, où les lauriers roses sont des petits arbres et les plantes grasses ont la taille d'arbustes.
Le pays où les bananes sucrées que nous connaissons chez nous, s'appellent des figues-bananes en opposition aux bananes plantains qui font office de frites-chips dans les plats locaux, mais alors comment appelle-t-on les figues ? J'avoue ne pas connaître la réponse ...
Le pays où il existe encore des métiers oubliés depuis bien longtemps dans nos pays occidentaux, comme des cantonniers, qui à la main avec l'aide de pelles et pioches font écouler les rigoles, bouchent les trous dans les routes et rassurent les talus, des briseurs de cailloux qui préparent des monticules de sable-ciment de qualité toute relative ..et beaucoup de petits métiers comme des aiguiseurs de couteaux, des vendeurs de canne à sucre, et des agents de change à même la rue (on nomme cela de la Kombiz).
Mais c'est aussi le pays où comme dans tous les pays du monde et lorsque je regarde de la fenêtre de mon appartement, je vois une petite fille qui joue à la poupée sur sa terrasse, je vois les garçons jouer au ballon en improvisant un portail comme but de football, je vois les mamans accrocher le linge de la famille sur des fils tendus entre les balcons et les papas tenter de réparer avec les moyens du bord, les toits de tôle ondulée pour prévenir les prochaines averses.
Un pays comme les autres pays du monde mais avec de tels déficits, jusqu'à 80% de chômage dans certaines catégories de la population, et toujours dans le dernier peloton des pays les plus pauvres de la planète (classement OCDE) et où 10.600 casques bleus et policiers des Nations-Unies vont encore rester sur l'île au minimum 1 an malgré le retrait cette année de 2750 membres de cette Minustah (Mission des Nations Unies pour la Stabilisation à Haïti). Et on parle de rétablir un armée haïtienne dissoute depuis 1995, encore de l'argent qui ne pourra pas servir à la population ...
Et pour moi, ce weekend première sortie le long des plages au sud de PAP, plage des caraïbes, cocotiers, coraux, poissons colorés et eau chaude. Je vous joins ici des photos de mon escapade qui m'a fait oublier quelques heures la frénésie de la ville, mais sachez que l'objectif cache bien les tentes présentes le long de l'eau qui abritent toujours les sinistrés du tremblement de terre...
L'instant musical aujourd'hui, pour me faire plaisir, pour faire plaisir à ma maman qui les apprécie beaucoup et pour vous donner envie de réécouter l'album "A Night At The Opera", condensé fantastique de l'inclassable répertoire de Queen, Freddie Mercury (le chanteur) et ses 3 potes ont su créer des morceaux incroyables tout au long de leur carrière et cela jusqu'au triste décès de Freddie M. Je préfère me souvenir d'une 'blague' que faisaient souvent les membres du groupe qui pour excuser les retards fréquents de Freddie aux interviews, racontaient aux journalistes que Freddie allait arriver mais qu'il terminait de se brosser les dents ...! MDR ...
Je vous laisse avec le point d'orgue de cet album, 'Bohemian Rhapsody' qui aura nécessité plus de 200 pistes de voix à l'époque (1975) où les ordinateurs et samplers n'existaient pas encore dans les studios ...et a permis à Queen de gagner sa liberté artistique et qu'il est possible de concilier le rock et l'opéra et même de rentrer dans les top musicaux (une des meilleures ventes de l'année)
Belle semaine à vous tous.
Fred
Parlons plutôt de mon pays d'adoption depuis bientôt 2 mois ..
Haïti, le pays où presque tout se transporte sur la tête, des paniers de fruits et légumes jusqu'à des petites chaises en bois et paille attachées les unes aux autres (j'en ai compté 7 sur la tête d'un Haïtien) en passant par des bidons d'eau de 20 litres et des balais fait main posés comme un bouquet sur la tête d'un Haïtien qui s'en va les vendre au marché (je tente de vous faire une photo de ce transport à la fois curieux et esthétique)
Le pays où tous les taxis (les célèbres Tap-Tap) portent en peinture très coloré des phrases à la gloire de Dieu (Jésus me protège, Je roule pour Dieu, Merci Jésus, la Foi me guide, ...), et cela est bien d'à propos car quand on voit le nombre de passagers en équilibre instable dans ces tacots, on fait une petite prière pour qu'il n'arrive rien de grave ...
Le pays où les manguiers et les avocatiers poussent comme des mauvaises herbes et il n'y a qu'à ramasser les fruits dans les jardins, où les lauriers roses sont des petits arbres et les plantes grasses ont la taille d'arbustes.
Le pays où les bananes sucrées que nous connaissons chez nous, s'appellent des figues-bananes en opposition aux bananes plantains qui font office de frites-chips dans les plats locaux, mais alors comment appelle-t-on les figues ? J'avoue ne pas connaître la réponse ...
Le pays où il existe encore des métiers oubliés depuis bien longtemps dans nos pays occidentaux, comme des cantonniers, qui à la main avec l'aide de pelles et pioches font écouler les rigoles, bouchent les trous dans les routes et rassurent les talus, des briseurs de cailloux qui préparent des monticules de sable-ciment de qualité toute relative ..et beaucoup de petits métiers comme des aiguiseurs de couteaux, des vendeurs de canne à sucre, et des agents de change à même la rue (on nomme cela de la Kombiz).
Mais c'est aussi le pays où comme dans tous les pays du monde et lorsque je regarde de la fenêtre de mon appartement, je vois une petite fille qui joue à la poupée sur sa terrasse, je vois les garçons jouer au ballon en improvisant un portail comme but de football, je vois les mamans accrocher le linge de la famille sur des fils tendus entre les balcons et les papas tenter de réparer avec les moyens du bord, les toits de tôle ondulée pour prévenir les prochaines averses.
Un pays comme les autres pays du monde mais avec de tels déficits, jusqu'à 80% de chômage dans certaines catégories de la population, et toujours dans le dernier peloton des pays les plus pauvres de la planète (classement OCDE) et où 10.600 casques bleus et policiers des Nations-Unies vont encore rester sur l'île au minimum 1 an malgré le retrait cette année de 2750 membres de cette Minustah (Mission des Nations Unies pour la Stabilisation à Haïti). Et on parle de rétablir un armée haïtienne dissoute depuis 1995, encore de l'argent qui ne pourra pas servir à la population ...
Et pour moi, ce weekend première sortie le long des plages au sud de PAP, plage des caraïbes, cocotiers, coraux, poissons colorés et eau chaude. Je vous joins ici des photos de mon escapade qui m'a fait oublier quelques heures la frénésie de la ville, mais sachez que l'objectif cache bien les tentes présentes le long de l'eau qui abritent toujours les sinistrés du tremblement de terre...
L'instant musical aujourd'hui, pour me faire plaisir, pour faire plaisir à ma maman qui les apprécie beaucoup et pour vous donner envie de réécouter l'album "A Night At The Opera", condensé fantastique de l'inclassable répertoire de Queen, Freddie Mercury (le chanteur) et ses 3 potes ont su créer des morceaux incroyables tout au long de leur carrière et cela jusqu'au triste décès de Freddie M. Je préfère me souvenir d'une 'blague' que faisaient souvent les membres du groupe qui pour excuser les retards fréquents de Freddie aux interviews, racontaient aux journalistes que Freddie allait arriver mais qu'il terminait de se brosser les dents ...! MDR ...
Je vous laisse avec le point d'orgue de cet album, 'Bohemian Rhapsody' qui aura nécessité plus de 200 pistes de voix à l'époque (1975) où les ordinateurs et samplers n'existaient pas encore dans les studios ...et a permis à Queen de gagner sa liberté artistique et qu'il est possible de concilier le rock et l'opéra et même de rentrer dans les top musicaux (une des meilleures ventes de l'année)
Belle semaine à vous tous.
Fred
dimanche 9 octobre 2011
Pas de soleil sur Port-Au-Prince ce dimanche ...
Et oui tout arrive, même ici le soleil peut ne pas avoir envie de briller, sans doute fatigué d'avoir inondé PAP toute la semaine écoulée...
Et oui tout arrive, moi aussi je suis fatigué, mon message du jour sera court, sera du copier-coller et sera surtout des liens vers des sites que j'espère vous irez découvrir avec plaisir.
Mais d'abord, une explication sur la photo du gros nounours qui fait l'image de fond de mon blog, il s'agit d'un United Buddy Bear aux couleurs d'Haïti ! Je trouvais qu'il illustre assez bien le fait qu'à mon niveau bien modeste, je me dois d'être un ambassadeur d'une coexistence pacifique entre les pays de notre petite planète et qu'il était bien de consacrer 6 mois de mon existence à aider un pays qui a tant besoin de se relever. Et voici l'explication de ces copains-ours et unis (extrait de Wikipédia)
Et oui tout arrive, moi aussi je suis fatigué, mon message du jour sera court, sera du copier-coller et sera surtout des liens vers des sites que j'espère vous irez découvrir avec plaisir.
Mais d'abord, une explication sur la photo du gros nounours qui fait l'image de fond de mon blog, il s'agit d'un United Buddy Bear aux couleurs d'Haïti ! Je trouvais qu'il illustre assez bien le fait qu'à mon niveau bien modeste, je me dois d'être un ambassadeur d'une coexistence pacifique entre les pays de notre petite planète et qu'il était bien de consacrer 6 mois de mon existence à aider un pays qui a tant besoin de se relever. Et voici l'explication de ces copains-ours et unis (extrait de Wikipédia)
"Les United Buddy Bears (ou Les ours copains et unis ou encore L'amicale des ours unis en français) constituent une vaste œuvre d’art internationale, créée par des artistes venus de plus de 140 pays. Ces ours, de deux mètres de haut chacun, sont les ambassadeurs d’une coexistence pacifique.
Les United Buddy Bears ont pour mission d’appeler à la tolérance et à l’entente entre les peuples, les cultures et les religions. Chacun d’entre eux représente l’un des pays reconnus par les Nations unies et a été créé par un artiste en hommage à son pays d’origine. Les différents styles, propres aux artistes qui les ont composés, se combinent joyeusement pour former une vaste œuvre d’art.
Les artistes ont été choisis par les ambassadeurs ou par le ministère de la culture de leur pays. Ils sont pour la plupart venus à Berlin pour y créer leur ours dans un grand atelier et y apposer leur "patte" personnelle. C’est à un véritable tour du monde qu’est convié le visiteur grâce aux Buddy Bears, créations diverses aux couleurs de leur pays d’origine.
Sous la devise «Apprenons à mieux nous connaître et alors, nous pourrons mieux nous comprendre, avoir davantage confiance les uns envers les autres et vivre ensemble», les initiateurs du projet, Klaus et Eva Herlitz, veulent donner à réfléchir à la perspective d’une coexistence pacifique. C’est pourquoi ces 140 ours se tiennent symboliquement côte à côte et main dans la main. La plupart du temps, ils forment un cercle d’environ 180 m de circonférence surnommé the Art of tolerance par les organisateurs.
Les activités entourant les Buddy Bears et l’assistance aux enfants démunis sont désormais inséparables. Grâce aux dons et aux ventes aux enchères organisées par United Buddy Bears, plus de 1,7 million de euros (chiffres actualisés fin 2010) ont pu être collectés pourUNICEF et diverses organisations locales d’aide à l’enfance."
Et puis au hasard d'une rencontre ici à PAP, j'ai parlé quelques minutes avec un photographe belge (Tournaisien) - Thomas Freteur - qui au sein d'un collectif, a démarré une école de photographie pour quelques jeunes de PAP. Allez découvrir leur boulot et les photos parfois dures mais superbes de PAP et Haïti.
www.eyes-on-haiti.org
www.outoffocus.be (site de Thomas Freteur)
Et comme un photographe peut en cacher un autre, au sein de l'équipe Clinton, il y a Ross, un collègue arrivé 1 ou 2 semaines avant moi ici à PAP. Américain mais ayant vécu quelques mois à Paris, on a vite sympathisé, découvrant ensemble les obstacles pour trouver un logement, pour assimiler les règles de sécurité et sa volonté d'apprendre le français et moi de mieux maîtriser l'anglais. Il m'a aussi confié sa frustration, tout comme moi, de ne pas pouvoir faire de photos, et quand j'ai découvert son site, je comprends mieux, superbes portraits glanés au cours de ces voyages, à voir absolument ...
Pour ces photos de portrait, il m'a expliqué qu'il improvisait un studio (un spot et un panneau reflétant la lumière) en rue et qu'il demandait aux passants s'ils voulaient bien prendre la pose, voyez le résultat !
www.flickr.com/rossmytton
Voilà c'est tout pour aujourd'hui, je vous laisse penser à vos proches et à vos amis et surtout à vous, et de vous dire qu'il y a tant de belles choses à découvrir.
Chaque jour est une vie ...
Et pour finir en douceur, un groupe anglais qui excelle dans la musique atmosphérique et reste à mon avis unique dans son genre, il vous transporte dans un univers imaginaire rien qu'avec leur musique. Des éditions remasterisées et avec des bonus/inédits de leurs albums sont actuellement en sortie chez tous les bons disquaires (le jackpot encore 30 ou 40 après leur sortie ...)
Pink Floyd - Shine on You Crazy Diamond, écoutez ce morceau en regardant un lever ou un coucher de soleil, l'effet en sera d'autant plus beau...
dimanche 2 octobre 2011
En Repiblik Dayiti se plezi san strès !
Une petite leçon de créole (je ne vais pas vous faire l'injure de traduire cela ..) pour vous retrouvez ce dimanche 02 octobre ... voilà 1 mois que je suis devenu un insulaire, loin de l'Europe et de son organisation, loin de mes habitudes, loin de mes proches et de des amis, loin de mon boulot et l'on peut dire que l'adaptation se fait lentement. Se retrouver seul à certains avantages, je ne vous le cache pas, on décide seul, on ne se soucie pas des envies ou humeurs de ces compagnons de route durant les semaines et weekends, on gère ses horaires d'après boulot un peu comme bon vous semble et une foule de petits détails que j'oublie ici ...
Par contre, nous sommes toujours dans cette dualité, le Yin et le Yang, des forces à la fois contraires et complémentaires, et si je peux résumer les revers de cette 'solitude', c'est que "le bonheur n'est vrai que s'il est partagé"(c'est une des dernières phrases du film Into The Wild), et cela se vérifie. Il m'est parfois encore compliqué de gérer un nouveau job ou en tout cas un environnement professionnel tout à fait différent et aussi la vie quotidienne avec toutes ses tâches et actions qu'il faut faire pour vivre, manger, boire et tout le reste. Tout cela se bouscule encore un peu pour moi, il me manque toujours quelque lorsque je reviens du supermarché, ma liste des objets manquants pour le studio n'est jamais complète, et puis surtout et sans avoir honte de le dire, il y a ces moments de cafard en pensant à ceux que j'aime et à ceux qui me manquent. Une belle leçon de vie cette mission ici en Haïti.
Bon assez de sentimentalisme pour aujourd'hui, parlons un peu de mon boulot et de quelques Haïtiens qui font mon quotidien depuis un mois. il y a d'abord les chauffeurs sans qui je n'irais pas bien loin ici à PAP. Sécurité oblige, ils vous accompagnent dans vos moindres déplacements, du distributeur de billets jusqu'au supermarché en passant par le snack du midi pour le sandwich et les sorties du soir ou du weekend (restaurant, ...). Ils vous parlent de leur quotidien, ils vous donnent leur avis sur la politique locale, ils vous indiquent le bon petit poulet grillé à grignoter le soir après le boulot, .. Ils s'appellent Frantzy, Jeanty, Philistin, Marc-Donald, Macena, pour vous citer ici les prénoms les moins utilisés en Europe, mais il y a aussi Gregory, Serge, Jean-Claude ...
Et puis au laboratoire de l'Hôpital Universitaire de la Paix (HUP), je retrouve tous les jours les techniciennes (en grande majorité) et quelques techniciens avec qui une confiance se crée peu à peu. En effet, il n'est pas facile de débarquer au sein d'un laboratoire et de demander de modifier de nombreuses habitudes de travail et de plus, ajouter des tâches et procédures pour améliorer la qualité du travail. A leur place, je pense que je ne verrais pas d'un bon oeil un quidam débarqué dans
mon travail et tenter d'imposer de nouvelles règles ... Une règle d'or en tout cas que je tente d'appliquer ici est d'être patient, de tenter de comprendre la culture locale (qui influe de toute manière sur le travail) mais surtout de les considérer comme tout aussi compétents que quiconque qui exerce le même métier à travers le monde.
Dans l'équipe, il y a Marjorie, qui rigole tout le temps quand je lui pose des questions, il y a Adélaïde, la responsable du laboratoire qui tente de tenir ses ouailles, il y a Jessie qui me dit toujours 'Bonjour Monsieur Frédéric'! Et il y a aussi Guerda, Yvelore, Sherline, Isphernia, Lioudid, Apoline, Myrlène, Mirlande, Shirsky, Daphenie, ... Certaines encore avec un regard méfiant et d'autres encore, indifférentes à ma présence. Au milieu de toute cette équipe féminine, Jackson, Fritzner et Midlin essayent de se faire entendre mais sans grand succès, il faut bien le dire. Pourtant mon ami Midlin, plus grand et plus costaud que moi a l'envergure de s'imposer mais sa timidité prend vite le dessus. Il m'a murmuré d'ailleurs cette semaine à l'oreille de savoir s'il serait possible d'avoir des nouveaux tabliers de laboratoire, lui qui porte pour l'instant une taille 50 alors qu'il devrait au moins posséder un tablier taille 62!
Je vous raconterai certainement l'évolution de ma mission à HUP, savoir si tout se passe dans la sérénité et si nous restons ensemble sur le bon chemin.
Je ne vous quitte pas sans le petit moment musical, cette fois honneur à la Belgique et ses nombreux artistes qui ont depuis des décennies jouer un rôle assez important sur la scène musicale internationale (n'ayons pas peur de le dire!). Plusieurs groupes ou solistes me viennent à l'esprit mais pour démarrer ma 'compilation' belge, autant commencer par les années 80 et le son Cold-wave / Electro de Front 242. Une anecdote liée à ce groupe dirons-nous aux allures 'para-militaires' me hante encore quelque fois quand j'écoute leurs morceaux aux beats et rythmes assez durs et répétitifs. J'étais à l'un de leurs concerts en 1984 (ou 1985?) au Plan K, salle bruxelloise connue à l'époque au bord du canal à Molenbeek. Je ne vous décris pas l'ambiance, vous vous en doutez un peu, un lieu sombre, industriel, des poutres en fer, des murs de briques et des murs de synthés de Front qui déboule sur scène en combat-shoes et pantalon et veste camouflage. Le public habillé pareil criant et gesticulant au son lourd du groupe d'un soir. Et au milieu de ces joyeux lurons, Fred, son jeans propre du jour, des docksides aux pieds et une veste tout aussi claire que le t-shirt porté en-dessous. Autant vous dire que je me suis senti très peu à mon affaire durant tout le concert, je pense n'avoir pas bougé d'un centimètre et me suis éclipsé rapidement après le dernier morceau, ai-je attendu jusqu'au rappel ? Malgré tout, j'ai été impressionner de la puissance dégagée ce soir là par ces gars qui jouaient à fond sur leur image froide et ténébreuse. Un bon souvenir malgré tout, j'en suis sorti vivant !
Prenez soin de vous.
Fred
Par contre, nous sommes toujours dans cette dualité, le Yin et le Yang, des forces à la fois contraires et complémentaires, et si je peux résumer les revers de cette 'solitude', c'est que "le bonheur n'est vrai que s'il est partagé"(c'est une des dernières phrases du film Into The Wild), et cela se vérifie. Il m'est parfois encore compliqué de gérer un nouveau job ou en tout cas un environnement professionnel tout à fait différent et aussi la vie quotidienne avec toutes ses tâches et actions qu'il faut faire pour vivre, manger, boire et tout le reste. Tout cela se bouscule encore un peu pour moi, il me manque toujours quelque lorsque je reviens du supermarché, ma liste des objets manquants pour le studio n'est jamais complète, et puis surtout et sans avoir honte de le dire, il y a ces moments de cafard en pensant à ceux que j'aime et à ceux qui me manquent. Une belle leçon de vie cette mission ici en Haïti.
Bon assez de sentimentalisme pour aujourd'hui, parlons un peu de mon boulot et de quelques Haïtiens qui font mon quotidien depuis un mois. il y a d'abord les chauffeurs sans qui je n'irais pas bien loin ici à PAP. Sécurité oblige, ils vous accompagnent dans vos moindres déplacements, du distributeur de billets jusqu'au supermarché en passant par le snack du midi pour le sandwich et les sorties du soir ou du weekend (restaurant, ...). Ils vous parlent de leur quotidien, ils vous donnent leur avis sur la politique locale, ils vous indiquent le bon petit poulet grillé à grignoter le soir après le boulot, .. Ils s'appellent Frantzy, Jeanty, Philistin, Marc-Donald, Macena, pour vous citer ici les prénoms les moins utilisés en Europe, mais il y a aussi Gregory, Serge, Jean-Claude ...
Et puis au laboratoire de l'Hôpital Universitaire de la Paix (HUP), je retrouve tous les jours les techniciennes (en grande majorité) et quelques techniciens avec qui une confiance se crée peu à peu. En effet, il n'est pas facile de débarquer au sein d'un laboratoire et de demander de modifier de nombreuses habitudes de travail et de plus, ajouter des tâches et procédures pour améliorer la qualité du travail. A leur place, je pense que je ne verrais pas d'un bon oeil un quidam débarqué dans
mon travail et tenter d'imposer de nouvelles règles ... Une règle d'or en tout cas que je tente d'appliquer ici est d'être patient, de tenter de comprendre la culture locale (qui influe de toute manière sur le travail) mais surtout de les considérer comme tout aussi compétents que quiconque qui exerce le même métier à travers le monde.
Dans l'équipe, il y a Marjorie, qui rigole tout le temps quand je lui pose des questions, il y a Adélaïde, la responsable du laboratoire qui tente de tenir ses ouailles, il y a Jessie qui me dit toujours 'Bonjour Monsieur Frédéric'! Et il y a aussi Guerda, Yvelore, Sherline, Isphernia, Lioudid, Apoline, Myrlène, Mirlande, Shirsky, Daphenie, ... Certaines encore avec un regard méfiant et d'autres encore, indifférentes à ma présence. Au milieu de toute cette équipe féminine, Jackson, Fritzner et Midlin essayent de se faire entendre mais sans grand succès, il faut bien le dire. Pourtant mon ami Midlin, plus grand et plus costaud que moi a l'envergure de s'imposer mais sa timidité prend vite le dessus. Il m'a murmuré d'ailleurs cette semaine à l'oreille de savoir s'il serait possible d'avoir des nouveaux tabliers de laboratoire, lui qui porte pour l'instant une taille 50 alors qu'il devrait au moins posséder un tablier taille 62!
Je vous raconterai certainement l'évolution de ma mission à HUP, savoir si tout se passe dans la sérénité et si nous restons ensemble sur le bon chemin.
Je ne vous quitte pas sans le petit moment musical, cette fois honneur à la Belgique et ses nombreux artistes qui ont depuis des décennies jouer un rôle assez important sur la scène musicale internationale (n'ayons pas peur de le dire!). Plusieurs groupes ou solistes me viennent à l'esprit mais pour démarrer ma 'compilation' belge, autant commencer par les années 80 et le son Cold-wave / Electro de Front 242. Une anecdote liée à ce groupe dirons-nous aux allures 'para-militaires' me hante encore quelque fois quand j'écoute leurs morceaux aux beats et rythmes assez durs et répétitifs. J'étais à l'un de leurs concerts en 1984 (ou 1985?) au Plan K, salle bruxelloise connue à l'époque au bord du canal à Molenbeek. Je ne vous décris pas l'ambiance, vous vous en doutez un peu, un lieu sombre, industriel, des poutres en fer, des murs de briques et des murs de synthés de Front qui déboule sur scène en combat-shoes et pantalon et veste camouflage. Le public habillé pareil criant et gesticulant au son lourd du groupe d'un soir. Et au milieu de ces joyeux lurons, Fred, son jeans propre du jour, des docksides aux pieds et une veste tout aussi claire que le t-shirt porté en-dessous. Autant vous dire que je me suis senti très peu à mon affaire durant tout le concert, je pense n'avoir pas bougé d'un centimètre et me suis éclipsé rapidement après le dernier morceau, ai-je attendu jusqu'au rappel ? Malgré tout, j'ai été impressionner de la puissance dégagée ce soir là par ces gars qui jouaient à fond sur leur image froide et ténébreuse. Un bon souvenir malgré tout, j'en suis sorti vivant !
Prenez soin de vous.
Fred
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