Pourquoi ce titre allez-vous me dire ? Simplement un petit clin d'oeil à l'industrie du tabac local, Comme il Faut est en fait la marque de cigarette d'Haïti (depuis 1927). Cette société haïtienne est dirigée par une compagnie américaine (Lukett inc. de Louisville) mais la production est bien restée en Haïti (ouf). Pourquoi Comme il Faut, là par contre je suis incapable de vous répondre... mais le nom m'a amusé et des cigarettes comme il faut, bizarre non, ... faut-il les fumer comme il faut ? Mystère !
Nous voilà bientôt arrivés à cette fin d'année 2011, le temps d'établir un premier bilan de 4 mois de mission en Haïti, je rentre au pays pour les fêtes de fin d'année, revoir les miens, retrouver mes racines, faire un break, me ressourcer un peu...
Les progrès de ma mission pourraient se résumer à des pas d'un gros chat qui décide souvent seul de ce qu'il veut faire, soit avancer, soit se poser là et contempler le temps qui passe. La motivation des équipes n'est pas tous les jours la même, il est donc parfois difficile de composer avec l'envie de chacun ... mais rien de désespéré, certaines habitudes commencent à prendre racine, le temps fera le reste...
De chouettes rencontres aussi, des Haïtiens (les chauffeurs, le personnel du laboratoire, l'équipe responsable de l'immeuble où se trouve ma location, ...) et des collègues de l'ONG CHAI (équipe internationale: des Américains, une Canadienne, des Français, un Rwandais, une Écossaise, ..), un mélange de cultures très différentes, une belle école de la vie.
Difficile de mettre des mots sur mes sentiments au terme de ces 4 premiers mois, à la fin de ma mission (6 mois au total), il sera sans doute plus facile de dresser un tableau plus abouti...
J'avoue qu'une fatigue physique et fatigue mentale sont bien perceptibles, le travail sur le terrain m'a demandé beaucoup d'énergie et je ressens un besoin réel de reposer mon corps et mon esprit ...
Je vais donc vous abandonner déjà, terminer mon bagage, ramener en Belgique ce que je n'ai pas utiliser pendant 4 mois (!) ... et revenir avec moitié moins de vêtements. C'est incroyable comme on embarque toujours beaucoup trop de tissu et autre accessoire inutile ..., que ce soit pour un City-trip de 3 jours ou pour des vacances d'un mois ...
Mais je ne vous abandonne pas sans vous laisser dans vos oreilles un morceau de musique qui symbolise assez bien mon séjour ici en Haïti.. je m'explique:
Je me rends très souvent au laboratoire avec mon collègue Vikram (Américain, Indien d'origine) et tout comme moi, il est 'branché' musique, il est d'ailleurs devenu incollable sur la musique haïtienne et les groupes locaux de compas et autre bossa-nova. Il branche donc souvent son i-Pod dans la voiture qui nous accompagne jusqu'au laboratoire et un groupe anglais fait souvent partie de sa sélection. Je trouve qu'il colle assez bien à l'ambiance du moment, à cet instant de décontraction que nous avons dans la voiture, surtout que c'est pas nous qui conduisons !! Et que les blocus ('bouchons') allongent bien souvent les parcours de plusieurs minutes....
Il s'agit de UB40, mélange de musiciens de reggae originaires de la Jamaïque notamment émigrés en Grande-Bretagne avec des jeunes Anglais de Birmingham (ils représentaient assez bien ces jeunes qui ne voyaient que le chômage comme perspective d'avenir durant les années Tatcher). UB40 a su donner un nouveau son (plus européen) et un nouveau rythme à des anciens morceaux de reggae des années 60/70. Car il faut savoir que la plupart des tubes de UB40 ne sont en fait que des reprises, mais ma foi très bien foutues ...
Le groupe tourne toujours, avec un son plus pop et quelques kilos en plus ...
Je vous laisse donc vous remettre en tête ces morceaux qui nous ont fait danser à l'aube des années 80 ...
Et ici une vidéo avec un titre beaucoup moins connu de UB40 (encore une reprise) mais le clip montre bien l'ambiance qui existait dans les villes anglaises au début des années 80 et ces communautés afro-jamaïcaines qui se mélangeaient avec les jeunes des banlieues tristes d'Angleterre.
Salut, je vous souhaite de belles et douces fêtes de fin d'année, on se donne rendez-vous en 2012 pour la suite des aventures haïtiennes... Ciao
Fred
Dans le cadre du projet PULSE mis en place par ma société GlaxoSmithKline et ayant pour but de faire partager l'expertise de collaborateurs GSK au sein d'ONG, j'ai été assigné à une mission de 6 mois à Haiti au sein de la Clinton Foundation, mission liée à l'amélioration de la qualité de laboratoires de tests HIV
lundi 19 décembre 2011
dimanche 11 décembre 2011
Jounen pal-anpil (Journée bavarde)
Des nouvelles de la famille et des amis ces dernières heures et ces derniers jours me rendent d'humeur bavarde ce weekend... alors aujourd'hui un pot-pourri de quelques observations de la vie haïtienne...
D'abord commençons par un petit article découvert ce dimanche sur Google actualités, je vous laisse découvrir le contenu! Surprenant et bravo à lui, initiative originale et sans autre but qu'une oeuvre de charité... et merci pour Haïti!
http://www.rtl.be/people/buzz/news/324314/un-homme-s-est-fait-tatouer-100-000-url-sur-son-corps
Quelques chiffres notés depuis le début de ma mission:
Savez-vous qu'un technicien de laboratoire engagé par le Ministère de la Santé d'Haïti (fonctionnaire public) gagne par mois 12.300 gourdes soit plus ou moins 300 dollars américains (!). Chers collègues GSK, qu'en pensez-vous ? Bon d'accord, vous me direz que la vie n'est pas aussi cher qu'en Belgique, une mini baguette de pain revient à 40 cents US, une main de bananes-figues (6/7 bananes) coûte aux environs de 2 dollars (même moins cher auprès des marchands de rue), mais quand on sait que souvent une famille (un couple avec 2 à 3 enfants, souvent plus) doit vivre avec ce seul salaire, vous pouvez vous imaginez les fins de mois difficiles .. et qu'en plus ce mois-ci, les techniciens du laboratoire où j'effectue mon travail n'étaient toujours pas payés au 7 décembre (le versement est arrivé le 8.12), on comprend mieux parfois la démotivation des équipes sur le terrain. A titre de comparaison, un médecin employé par le même Ministère a un salaire mensuel d'environ 800 dollars US.
Le salaire mensuel moyen en Haïti tourne autour des 250 dollars américains. Sur 8 millions d'habitants, on estime que seulement 10% de la population détient un pouvoir d'achat suffisant pour faire tourner l'économie locale ...
Effet collatéral de cette situation, presque tous les expatriés présents ici sur le sol haïtien et qui pour la plupart travaillent pour des ONG étrangères (donc salaires étrangers) sont perçus presque exclusivement comme des planches à billets... Pas tout à fait faux, mais est-ce la solution de donner quelques gourdes à chaque sollicitation d'Haïtiens (et elles peuvent être nombreuses..), je ne le pense pas et personnellement j'ai résisté jusqu'à présent.
Quand on apprend en plus que la perle des Antilles, nom donné à Haïti il y a des siècles de cela, était l'un des plus gros exportateurs de sucre, de café et dans une moindre mesure de cacao (des sommets atteints au cours du 18ème siècle et début 19ème). La vie en Haïti à cette époque était douce et le rhum (Barbancourt - marque locale toujours en activité) coulait à flots. Haïti n'est plus maintenant qu'une perle des Antilles pour ces paysages fabuleux faits de plages de sable fin et d'eaux turquoises et de montagnes à la végétation luxuriante. Ayiti (Haïti) signifie d'ailleurs 'Terre des Hautes Montagnes' ou 'La Montagne dans la Mer'.
Voilà pour un instantané de la vie que je perçois ici depuis bientôt 4 mois. Souvent spectateur, par ma toute petite contribution au travers de la mission que CHAI et GSK m'ont donné, j'essaye comme acteur cette fois de remonter la pente avec la population haïtienne. Rien n'est facile ici et la reconstruction du pays après des périodes de dictature et de catastrophes naturelles prendra encore beaucoup de temps.... mais combien de temps ? Qui peut répondre ?
J'avais aussi envie de vous parler un peu des médias haïtiens, quoique à la base pas vraiment différents par rapport aux autres pays, il a toute son importance actuellement en sachant que ces moyens de communication sont assez récents en Haïti. Dictature (période Duvallier surtout) oblige, les Haïtiens n'avaient pas d'accès à des médias en dehors des informations contrôlées par le pouvoir.
Trois pôles se partagent le paysage médias en Haïti, la télévision bien sûr, avec beaucoup d'émissions transmises telles quelles (souvent avec les commentaires de journalistes locaux) provenant de chaînes françaises, américaines et sud-américaines. Il y a aussi des chaînes exclusivement de séries, de films série B, de dessins animés pour enfants et d'émissions musicales, des chaînes religieuses et enfin quelques productions locales (tribunes politiques, actions locales, ...).
La presse écrite avec les classiques journaux, encore vendus dans les rues comme en Europe, le siècle passé .... Le Nouvelliste (plutôt indépendant) se taille la grosse part du gâteau en terme de ventes et il existe également des titres tenus par des partis politiques ...
Reste enfin la radio qui nous accompagne tous les jours lors de nos déplacements maison-bureau, bureau-labo et retour en fin de journée...
Au milieu de la multitude de radios locales (soit consacrées à la musique kompa, à la R&B américaine, ou aux chants religieux et période oblige aux chansons de Noël, ...) une émission quotidienne fait quasi l'unanimité auprès des chauffeurs et membres du personnel du Laboratoire National où je squatte un bureau lorsque je me trouve au laboratoire de l'Hôpital (voisin l'un de l'autre), elle se nomme "Intersection" sur Radio Caraïbes. C'est un peu le type d'émission 'les auditeurs ont la parole' animé par un journaliste radio vedette (Jean Monard Mettelus, le 'Jean-Pierre Elkabbach haïtien'). Durant les 2 à 3 heures (? je pense) d'émission chaque jour, nous pouvons écouter des palabres des auditeurs et invités de l'émission (palabre, terme 'africain' qui s'applique très bien ici et qui désigne dans de nombreux villages africains un endroit nommé l'arbre à palabres où les villageois se retrouvent à l'ombre pour discuter des sujets qui les préoccupent). 'Palabres' qui tournent essentiellement sur la politique haïtienne, sur la capacité ou non du nouveau président Martelly à gouverner le pays (petit rappel: ancien chanteur d'un groupe de compas - Sweet Micky - qui n'a aucune expérience politique) et la crédibilité du tout nouveau gouvernement à mener à bien les défis qui attendent le pays ...
Je vous avoue que les interventions des auditeurs se font en créole, un peu de mal à suivre pour moi et puis cette capacité à monter en montagne le moindre petit évènement politique ou de société me dépasse un petit peu... je m'isole alors avec mes écouteurs et ma musique sur PC, car la radio est souvent à un volume non négligeable dans le bureau paysager où je suis installé ...
Mais quand on connaît la frustration historique des Haïtiens qui pendant des années n'ont pas pu s'exprimer sur la politique et autres faits de société dans leur propre pays, on comprend un peu mieux cet engouement à écouter et à participer à ce genre d'émission... c'est cela la démocratie et la liberté, espérons que cela restera ainsi et si cela vous dérange, vive les i-Pods !
Je vous laisse, mais sans oublier ma minute musique. Take care. Fred
Beaucoup de compilations et d'intégrales sur mon i-Tunes. Une intégrale prend une place importante pour moi au milieu d'autres qui sont soit assez inégales soit que je n'écoute plus avec autant d'attention. C'est l'intégrale de The Police, merci à mon ami RV (fan de la première heure) et une 'spéciale dédicace' à ma grand soeur qui en passant en boucle les premiers albums de The Police à la maison, a du sans le savoir, imprégné dans mes gènes le son si particulier et génial de ses trois gars aux égos surdimensionnés (écoutez surtout le jeu du batteur qui manie avec merveille caisses et fûts qui garnissaient sa batterie à l'époque, mélange de sonorités reggae et pop rock). Le groupe a existé de 1977 à 1986 avec seulement 5 albums studio (1978 - 1983), ces 3 musiciens hors-pairs ont fusionner leur génie pendant ces années mais bien vite le désir de faire des carrières solos a pris le dessus avec des fortunes diverses pour chacun. On connaît la carrière immense de Sting après The Police, on connaît un peu moins la carrière du batteur Stewart Copeland consacrée à des musiques de films et des performances studio, on ne connaît presque pas la carrière solo du guitariste Andy Summers qui se limite essentiellement à des performances studio pour d'autres artistes. Ils se sont retrouvés il y a quelques années pour une tournée mondiale très lucrative mais sans pour cela envisager un nouvel album ...
Bonne écoute... A+
Vidéo de 1979 - Live aux Pays-Bas pour l'émission Countdown
D'abord commençons par un petit article découvert ce dimanche sur Google actualités, je vous laisse découvrir le contenu! Surprenant et bravo à lui, initiative originale et sans autre but qu'une oeuvre de charité... et merci pour Haïti!
http://www.rtl.be/people/buzz/news/324314/un-homme-s-est-fait-tatouer-100-000-url-sur-son-corps
Quelques chiffres notés depuis le début de ma mission:
Savez-vous qu'un technicien de laboratoire engagé par le Ministère de la Santé d'Haïti (fonctionnaire public) gagne par mois 12.300 gourdes soit plus ou moins 300 dollars américains (!). Chers collègues GSK, qu'en pensez-vous ? Bon d'accord, vous me direz que la vie n'est pas aussi cher qu'en Belgique, une mini baguette de pain revient à 40 cents US, une main de bananes-figues (6/7 bananes) coûte aux environs de 2 dollars (même moins cher auprès des marchands de rue), mais quand on sait que souvent une famille (un couple avec 2 à 3 enfants, souvent plus) doit vivre avec ce seul salaire, vous pouvez vous imaginez les fins de mois difficiles .. et qu'en plus ce mois-ci, les techniciens du laboratoire où j'effectue mon travail n'étaient toujours pas payés au 7 décembre (le versement est arrivé le 8.12), on comprend mieux parfois la démotivation des équipes sur le terrain. A titre de comparaison, un médecin employé par le même Ministère a un salaire mensuel d'environ 800 dollars US.
Le salaire mensuel moyen en Haïti tourne autour des 250 dollars américains. Sur 8 millions d'habitants, on estime que seulement 10% de la population détient un pouvoir d'achat suffisant pour faire tourner l'économie locale ...
Effet collatéral de cette situation, presque tous les expatriés présents ici sur le sol haïtien et qui pour la plupart travaillent pour des ONG étrangères (donc salaires étrangers) sont perçus presque exclusivement comme des planches à billets... Pas tout à fait faux, mais est-ce la solution de donner quelques gourdes à chaque sollicitation d'Haïtiens (et elles peuvent être nombreuses..), je ne le pense pas et personnellement j'ai résisté jusqu'à présent.
Quand on apprend en plus que la perle des Antilles, nom donné à Haïti il y a des siècles de cela, était l'un des plus gros exportateurs de sucre, de café et dans une moindre mesure de cacao (des sommets atteints au cours du 18ème siècle et début 19ème). La vie en Haïti à cette époque était douce et le rhum (Barbancourt - marque locale toujours en activité) coulait à flots. Haïti n'est plus maintenant qu'une perle des Antilles pour ces paysages fabuleux faits de plages de sable fin et d'eaux turquoises et de montagnes à la végétation luxuriante. Ayiti (Haïti) signifie d'ailleurs 'Terre des Hautes Montagnes' ou 'La Montagne dans la Mer'.
Voilà pour un instantané de la vie que je perçois ici depuis bientôt 4 mois. Souvent spectateur, par ma toute petite contribution au travers de la mission que CHAI et GSK m'ont donné, j'essaye comme acteur cette fois de remonter la pente avec la population haïtienne. Rien n'est facile ici et la reconstruction du pays après des périodes de dictature et de catastrophes naturelles prendra encore beaucoup de temps.... mais combien de temps ? Qui peut répondre ?
J'avais aussi envie de vous parler un peu des médias haïtiens, quoique à la base pas vraiment différents par rapport aux autres pays, il a toute son importance actuellement en sachant que ces moyens de communication sont assez récents en Haïti. Dictature (période Duvallier surtout) oblige, les Haïtiens n'avaient pas d'accès à des médias en dehors des informations contrôlées par le pouvoir.
Trois pôles se partagent le paysage médias en Haïti, la télévision bien sûr, avec beaucoup d'émissions transmises telles quelles (souvent avec les commentaires de journalistes locaux) provenant de chaînes françaises, américaines et sud-américaines. Il y a aussi des chaînes exclusivement de séries, de films série B, de dessins animés pour enfants et d'émissions musicales, des chaînes religieuses et enfin quelques productions locales (tribunes politiques, actions locales, ...).
La presse écrite avec les classiques journaux, encore vendus dans les rues comme en Europe, le siècle passé .... Le Nouvelliste (plutôt indépendant) se taille la grosse part du gâteau en terme de ventes et il existe également des titres tenus par des partis politiques ...
Reste enfin la radio qui nous accompagne tous les jours lors de nos déplacements maison-bureau, bureau-labo et retour en fin de journée...
Je vous avoue que les interventions des auditeurs se font en créole, un peu de mal à suivre pour moi et puis cette capacité à monter en montagne le moindre petit évènement politique ou de société me dépasse un petit peu... je m'isole alors avec mes écouteurs et ma musique sur PC, car la radio est souvent à un volume non négligeable dans le bureau paysager où je suis installé ...
Mais quand on connaît la frustration historique des Haïtiens qui pendant des années n'ont pas pu s'exprimer sur la politique et autres faits de société dans leur propre pays, on comprend un peu mieux cet engouement à écouter et à participer à ce genre d'émission... c'est cela la démocratie et la liberté, espérons que cela restera ainsi et si cela vous dérange, vive les i-Pods !
Je vous laisse, mais sans oublier ma minute musique. Take care. Fred
Beaucoup de compilations et d'intégrales sur mon i-Tunes. Une intégrale prend une place importante pour moi au milieu d'autres qui sont soit assez inégales soit que je n'écoute plus avec autant d'attention. C'est l'intégrale de The Police, merci à mon ami RV (fan de la première heure) et une 'spéciale dédicace' à ma grand soeur qui en passant en boucle les premiers albums de The Police à la maison, a du sans le savoir, imprégné dans mes gènes le son si particulier et génial de ses trois gars aux égos surdimensionnés (écoutez surtout le jeu du batteur qui manie avec merveille caisses et fûts qui garnissaient sa batterie à l'époque, mélange de sonorités reggae et pop rock). Le groupe a existé de 1977 à 1986 avec seulement 5 albums studio (1978 - 1983), ces 3 musiciens hors-pairs ont fusionner leur génie pendant ces années mais bien vite le désir de faire des carrières solos a pris le dessus avec des fortunes diverses pour chacun. On connaît la carrière immense de Sting après The Police, on connaît un peu moins la carrière du batteur Stewart Copeland consacrée à des musiques de films et des performances studio, on ne connaît presque pas la carrière solo du guitariste Andy Summers qui se limite essentiellement à des performances studio pour d'autres artistes. Ils se sont retrouvés il y a quelques années pour une tournée mondiale très lucrative mais sans pour cela envisager un nouvel album ...
Bonne écoute... A+
Vidéo de 1979 - Live aux Pays-Bas pour l'émission Countdown
samedi 10 décembre 2011
Anpil Mizik! (Beaucoup de musique!)
Amateur de musique, vous avez déjà pu vous en rendre compte, je me devais de partager avec vous ma découverte de la musique locale haïtienne, de concerts vus ici à PAP et les influences musicales des chanteurs/groupes actuels sur l'île des Caraïbes.
Le style musical par excellence d'Haïti se nomme le Compas direct (Konpa ou Kompas), inventé dans les années 50 par un musicien haïtien, influencé par le Merengue des voisins de la République Dominicaine et le Calypso des îles voisines. Le Compas faisait danser toute la population lors des bals haïtiens qui étaient alors la seule distraction autorisée par la dictature des présidents Duvalier. Musique entraînante et joyeuse, agréable à l'écoute, le Kompas vous fait penser au soleil haïtien et aux plages aux eaux bleues et chaudes ... des groupes comme Nu-Look ou Djakout#1 sont les stars actuelles du Konpa en Haïti. Bon, je vous le concède, de temps à autre, les solos de synthés font plus penser à l'orgue Bontempi qu'on recevait à la Saint-Nicolas qu'à de la grande composition et puis en Europe ou dans le Grand Nord, sans le soleil, le Kompas passe peut-être un peu moins bien ... mais musique sans prétention, elle vous fait danser et c'est cela le plus important.
A côté de cette musique traditionnelle, on a aussi toutes les influences du monde (pays les plus proches surtout) qui se rencontrent en Haïti. L'influence la plus importante est sans conteste la R&B made in USA... on en pense ce qu'on veut, mais moi j'avoue je ne suis pas fan, surtout des clips où les grosses cylindrées côtoient les filles en bikini ou vice et versa c'est selon la cylindrée .. et au milieu de tout cela le chanteur à la casquette de travers fumant le cigare ou tripotant la chaîne en or ou autre chose si affinité (j'ai osé!..)...on en oublie presque d'écouter la chanson ... Mais malgré tout cela, un morceau ou l'autre attire l'attention et fait danser la jeunesse haïtienne. La fureur du moment est l'artiste haïtien JPerry (si ça c'est pas américain!) avec son hit Dekole, base R&B mais paroles en créole et rythmes locaux, le cocktail parfait pour truster les Hits parades ! Écoutez, et bougez, ne vous privez pas !
Autre grande influence pour la musique en Haïti, c'est le Reggae des voisins de la Jamaïque... Des artistes locaux ont bien compris les leçons du maître Jah du monde reggae, le seul et unique Bob Marley ...
J'ai eu l'occasion d'aller à un concert début décembre (03.12) dans le beau Parc Canne à Sucre de PAP, où se produisaient le représentant du Reggae haïtien, Jah Nesta et la tête d'affiche, le vétéran africain (de la Côte D'Ivoire) Alpha Blondy. Tous les deux ont d'ailleurs interprété un morceau de Bob Marley, ils n'ont pas renier leur principale référence...
L'ambiance y était très agréable, de belles installations dans le parc ainsi que des tables et bars qui entouraient la scène (un peu ambiance Festival Couleur Café, sans la foule et les boutiques ...), le prix d'entrée est en conséquence, aux environs de 35/40 dollars US, pas vraiment accessible à tous les Haïtiens ...
Je vous poste un clip de Jah Nesta, sympa mais cela n'atteint sans doute pas les grandes pointures du Reggae.
Et puis pour terminer, durant ma semaine concert ici à PAP, le jeudi 1 décembre j'ai eu l'occasion de découvrir un jeune artiste haïtien qui a remporté la sélection 2011 de l'organisme américain Fair Trade Music (Musique issue du commerce équitable) PeaceTones . Il se nomme Wanito, sa musique est influencée par le reggae, le Hip-Hop US, mais pas seulement, et puis il se débrouille très bien seul à la guitare, une très belle découverte. Si vous voulez en savoir plus sur Wanito et l'action de Peacetones , n'hésitez pas à vous rendre sur le site www.peacetones.org. Durant ce concert, ambiance toute différente de celui de samedi 3.12, salle bondée, vraie ambiance haïtienne, l'entrée à 12/13 dollars permettait à plus d'Haïtiens de participer à la fête... ceci explique cela. Et puis des invités surprises, JPerry était présent et un autre jeune artiste haïtien qui monte: Belo. Bonne écoute...
La vidéo de Wanito - Blokis est une belle image de la vie quotidienne à PAP (blokis veut dire embouteillage ...) et l'utilisation des tap-tap (taxis haïtiens) ...
Malgré ce plein de musique, je ne vais pas déroger à la règle de terminer par un artiste qui fait partie de ma 'discothèque' .. et pour rester dans un des thèmes abordés aujourd'hui, je vous poste une vidéo du roi du Reggae - Bob Marley. Je ne vais pas vous faire l'injure de parler de B.Marley, on a déjà tellement écrit et raconté sur lui. Tout le monde ou presque connaît son histoire. Juste vous dire que j'ai écouté et que j'écoute d'autres artistes de la planète Reggae (notamment lors des très bonnes séquences reggae de l'émission 'Le Monde est un Village' sur la Première radio de la RTBF) , mais j'en reviens toujours à réécouter ou même à découvrir des chansons de ce génie du Reggae. Ses musiciens sont exceptionnels (écoutez attentivement la base batterie-basse qui donne toute la rythmique du son reggae unique de Bob Marley) et puis il y a Bob au chant, on sent l'émotion dans beaucoup de ses interprétations. Grand!
Merci à vous tous, à bientôt pour d'autres aventures haïtiennes...
Fred
Le style musical par excellence d'Haïti se nomme le Compas direct (Konpa ou Kompas), inventé dans les années 50 par un musicien haïtien, influencé par le Merengue des voisins de la République Dominicaine et le Calypso des îles voisines. Le Compas faisait danser toute la population lors des bals haïtiens qui étaient alors la seule distraction autorisée par la dictature des présidents Duvalier. Musique entraînante et joyeuse, agréable à l'écoute, le Kompas vous fait penser au soleil haïtien et aux plages aux eaux bleues et chaudes ... des groupes comme Nu-Look ou Djakout#1 sont les stars actuelles du Konpa en Haïti. Bon, je vous le concède, de temps à autre, les solos de synthés font plus penser à l'orgue Bontempi qu'on recevait à la Saint-Nicolas qu'à de la grande composition et puis en Europe ou dans le Grand Nord, sans le soleil, le Kompas passe peut-être un peu moins bien ... mais musique sans prétention, elle vous fait danser et c'est cela le plus important.
A côté de cette musique traditionnelle, on a aussi toutes les influences du monde (pays les plus proches surtout) qui se rencontrent en Haïti. L'influence la plus importante est sans conteste la R&B made in USA... on en pense ce qu'on veut, mais moi j'avoue je ne suis pas fan, surtout des clips où les grosses cylindrées côtoient les filles en bikini ou vice et versa c'est selon la cylindrée .. et au milieu de tout cela le chanteur à la casquette de travers fumant le cigare ou tripotant la chaîne en or ou autre chose si affinité (j'ai osé!..)...on en oublie presque d'écouter la chanson ... Mais malgré tout cela, un morceau ou l'autre attire l'attention et fait danser la jeunesse haïtienne. La fureur du moment est l'artiste haïtien JPerry (si ça c'est pas américain!) avec son hit Dekole, base R&B mais paroles en créole et rythmes locaux, le cocktail parfait pour truster les Hits parades ! Écoutez, et bougez, ne vous privez pas !
Autre grande influence pour la musique en Haïti, c'est le Reggae des voisins de la Jamaïque... Des artistes locaux ont bien compris les leçons du maître Jah du monde reggae, le seul et unique Bob Marley ...
J'ai eu l'occasion d'aller à un concert début décembre (03.12) dans le beau Parc Canne à Sucre de PAP, où se produisaient le représentant du Reggae haïtien, Jah Nesta et la tête d'affiche, le vétéran africain (de la Côte D'Ivoire) Alpha Blondy. Tous les deux ont d'ailleurs interprété un morceau de Bob Marley, ils n'ont pas renier leur principale référence...
L'ambiance y était très agréable, de belles installations dans le parc ainsi que des tables et bars qui entouraient la scène (un peu ambiance Festival Couleur Café, sans la foule et les boutiques ...), le prix d'entrée est en conséquence, aux environs de 35/40 dollars US, pas vraiment accessible à tous les Haïtiens ...
Je vous poste un clip de Jah Nesta, sympa mais cela n'atteint sans doute pas les grandes pointures du Reggae.
Et puis pour terminer, durant ma semaine concert ici à PAP, le jeudi 1 décembre j'ai eu l'occasion de découvrir un jeune artiste haïtien qui a remporté la sélection 2011 de l'organisme américain Fair Trade Music (Musique issue du commerce équitable) PeaceTones . Il se nomme Wanito, sa musique est influencée par le reggae, le Hip-Hop US, mais pas seulement, et puis il se débrouille très bien seul à la guitare, une très belle découverte. Si vous voulez en savoir plus sur Wanito et l'action de Peacetones , n'hésitez pas à vous rendre sur le site www.peacetones.org. Durant ce concert, ambiance toute différente de celui de samedi 3.12, salle bondée, vraie ambiance haïtienne, l'entrée à 12/13 dollars permettait à plus d'Haïtiens de participer à la fête... ceci explique cela. Et puis des invités surprises, JPerry était présent et un autre jeune artiste haïtien qui monte: Belo. Bonne écoute...
La vidéo de Wanito - Blokis est une belle image de la vie quotidienne à PAP (blokis veut dire embouteillage ...) et l'utilisation des tap-tap (taxis haïtiens) ...
Malgré ce plein de musique, je ne vais pas déroger à la règle de terminer par un artiste qui fait partie de ma 'discothèque' .. et pour rester dans un des thèmes abordés aujourd'hui, je vous poste une vidéo du roi du Reggae - Bob Marley. Je ne vais pas vous faire l'injure de parler de B.Marley, on a déjà tellement écrit et raconté sur lui. Tout le monde ou presque connaît son histoire. Juste vous dire que j'ai écouté et que j'écoute d'autres artistes de la planète Reggae (notamment lors des très bonnes séquences reggae de l'émission 'Le Monde est un Village' sur la Première radio de la RTBF) , mais j'en reviens toujours à réécouter ou même à découvrir des chansons de ce génie du Reggae. Ses musiciens sont exceptionnels (écoutez attentivement la base batterie-basse qui donne toute la rythmique du son reggae unique de Bob Marley) et puis il y a Bob au chant, on sent l'émotion dans beaucoup de ses interprétations. Grand!
Merci à vous tous, à bientôt pour d'autres aventures haïtiennes...
Fred
dimanche 27 novembre 2011
Mon quart d'heure animal ...
Et bien non, je ne vais pas me lâcher sur le blog, vous avouer que je me transforme en loup-garou les nuits de pleine lune et que je rêve de me réincarner en chat après une vie bien remplie ....! Non, je vais simplement vous parler des animaux qui rythment mon quotidien ici en Haïti. Je me doute que ce que je vais vous raconter ici est assez semblable dans n'importe quel pays des régions chaudes du globe ... mes amis qui ont séjourné en République Démocratique du Congo vont certainement se retrouver dans les descriptions qui suivent ...!
Commençons par les plus petits d'entre-eux, les fourmis. Petites par leur taille mais quelle grande, que dis-je, quelle fameuse organisation ! L'écrivain Bernard Werber, dans sa trilogie 'Les Fourmis' vous expliquera certainement beaucoup mieux que moi comment ces centaines de petits insectes s'organisent pour dévorer la nourriture que vous laissez dans votre habitation après les repas. En effet, il leur faut à peine quelques minutes pour envahir la table de la salle à manger ou une assiette abandonnée sur le plan de travail de la cuisine... et d'après mes quelques observations faites depuis septembre, elles procèdent toujours de la même manière ... Des sentinelles se promènent tout au long de la journée à l'affût de la moindre miette, et dès une proie détectée, par je ne sais quel mécanisme, arrivent à contacter les troupes qui restaient cachées je ne sais où pour former alors un convoi ininterrompu entre les aliments et une cachette secrète dans l'appartement ...Non, vraiment cela m'épate, on a beaucoup à apprendre de ces petites bêtes!
Je ne vous parle plus des moustiques ou maringouins, çà c'est fait .. toujours aussi voraces, je vous rassure !
Je vous passerai les détails sur les 3 ou 4 blattes (cafards) déjà rencontrées dans un coin de l'appartement, là je me dis que tant que cela reste ce nombre là, pas trop de souci à se faire ...elles s'étaient perdues dirons-nous ...
Un peu plus gros, ce sont les petits lézards qui courent sur les murs extérieurs mais aussi intérieurs de l'habitation. Au début, je chassais ces petits reptiles, pas bien méchants ces bêtes là et bien plus effrayés que moi de se retrouver nez à nez avec un humain dans la maison. Et puis, je me suis dis qu'au lieu de les faire fuir, il serait plus intéressant d'en faire des alliés, car quel est le repas de ces lézards, et bien des insectes pardi ! Donc des fourmis, des moustiques et autres bêtes à 6 pattes .. donc en théorie moins de problèmes de piqûre ou d'obligation de mettre tous les aliments sous cloche ... Je vous avoue que cela reste bien théorique... mais franchement ces petits geckos sont totalement inoffensifs et bien amusants à regarder.
Et puis il y a les chiens durant les nuits de PAP et les coqs pour les petits matins ...
Je vous avoue que là c'est déjà nettement moins mes copains, je m'explique.
Il y a beaucoup de chiens dans les quartiers dits résidentiels de PAP, chiens de garde souvent, mais dès qu'un de ces molosses se met à aboyer (à la vue d'un autre animal qui passe sur son territoire sans doute ..) , il s'enchaîne alors un concert d'aboiements entre plusieurs copains canins ... et cela peut durer de nombreuses minutes durant les nuits haïtiennes ... j'avoue apprécier très modérément ces chants peu mélodieux ...et puis entre 2 et 3 heures du matin, on rêve d'autre chose, non ?
Et quand tout se calme, nos amis les coqs d'Haïti vous signalent alors gentiment que le petit jour va bientôt se lever ... et cerise sur le gâteau, ils se parlent entre-eux en se répondant par des chants bien connus de nous tous, ah vraiment quel plaisir certaines nuits à PAP.. Mais au bout du compte, l'être humain s'habitue à son environnement et mon sommeil reste encore assez épargné ces dernières semaines ...
Pour conclure, j'ai gardé le plus insolite pour la fin. La plupart d'entre-vous ont vu le film "Les Petits Mouchoirs"... et bien je me retrouve un peu dans la situation de François Cluzet et ses fouines dans sa maison de vacances ... sauf que moi ce serait plutôt des souris (?) ou des rats(?) qui se baladent dans le faux-plafond de mon appartement. Presque tous les jours, au lever du soleil, des petits pas rapides se font entendre au-dessus de ma chambre... Surprenant au début et puis comme pour les blattes, tant que cela reste confiné dans le faux-plafond de l'habitation, pas trop de souci à se faire. Mais si ces visiteurs ont la malheureuse idée de s'attaquer à la nourriture, là il va falloir agir comme François, à la hache !!
Bon je vous laisse, en espérant que tous ces récits au sujet de ces petites bébêtes ne vont pas vous empêcher de passer de belles nuits et de faire de beaux rêves...
Ciao Fred
Le moment musical pour aujourd'hui sera consacré à un groupe phare des années 80 même si le groupe existe toujours et continue de se produire dans de nombreux festivals et concerts à travers le monde. Il s'agit de la bande à Robert Smith, The Cure. Après des débuts quelque peu hésitants avec notamment les singles 'Boys Don't Cry' et 'Killing an Arab' (inspiré du roman de Camus 'L'Etranger'), il nous livre leur trilogie glacée (dark trilogy) au début des années 80 avec les albums 'Seventeen Seconds', 'Faith' et 'Pornography'. Ces albums sont pour moi le vrai visage de The Cure, qui contrastait nettement avec la New Wave plus dansante de l'époque issue des groupes comme Depeche Mode, Human League ou encore Simple Minds.
Nous sommes avec ces 3 albums dans des ambiances sombres et pénétrantes, un must !
Ils n'hésitent pas d'ailleurs à rejouer ces albums (en intégralité) dans leurs concerts actuels.
Un autre album de The Cure sort également du lot de la longue discographie du groupe - 'Disintegration' - avec son climat plus atmosphérique et ses mélodies plus mélancoliques. L'album live 'Entreat Plus' qui reprend la plupart des morceaux de cet album est pour moi le meilleur album en concert du groupe...à écouter. J'en ai usé des aiguilles de mon tourne-disque avec les albums de The Cure, une référence dans ma lointaine jeunesse! Enjoy...
Commençons par les plus petits d'entre-eux, les fourmis. Petites par leur taille mais quelle grande, que dis-je, quelle fameuse organisation ! L'écrivain Bernard Werber, dans sa trilogie 'Les Fourmis' vous expliquera certainement beaucoup mieux que moi comment ces centaines de petits insectes s'organisent pour dévorer la nourriture que vous laissez dans votre habitation après les repas. En effet, il leur faut à peine quelques minutes pour envahir la table de la salle à manger ou une assiette abandonnée sur le plan de travail de la cuisine... et d'après mes quelques observations faites depuis septembre, elles procèdent toujours de la même manière ... Des sentinelles se promènent tout au long de la journée à l'affût de la moindre miette, et dès une proie détectée, par je ne sais quel mécanisme, arrivent à contacter les troupes qui restaient cachées je ne sais où pour former alors un convoi ininterrompu entre les aliments et une cachette secrète dans l'appartement ...Non, vraiment cela m'épate, on a beaucoup à apprendre de ces petites bêtes!
Je ne vous parle plus des moustiques ou maringouins, çà c'est fait .. toujours aussi voraces, je vous rassure !
Je vous passerai les détails sur les 3 ou 4 blattes (cafards) déjà rencontrées dans un coin de l'appartement, là je me dis que tant que cela reste ce nombre là, pas trop de souci à se faire ...elles s'étaient perdues dirons-nous ...
Un peu plus gros, ce sont les petits lézards qui courent sur les murs extérieurs mais aussi intérieurs de l'habitation. Au début, je chassais ces petits reptiles, pas bien méchants ces bêtes là et bien plus effrayés que moi de se retrouver nez à nez avec un humain dans la maison. Et puis, je me suis dis qu'au lieu de les faire fuir, il serait plus intéressant d'en faire des alliés, car quel est le repas de ces lézards, et bien des insectes pardi ! Donc des fourmis, des moustiques et autres bêtes à 6 pattes .. donc en théorie moins de problèmes de piqûre ou d'obligation de mettre tous les aliments sous cloche ... Je vous avoue que cela reste bien théorique... mais franchement ces petits geckos sont totalement inoffensifs et bien amusants à regarder.
Et puis il y a les chiens durant les nuits de PAP et les coqs pour les petits matins ...
Je vous avoue que là c'est déjà nettement moins mes copains, je m'explique.
Il y a beaucoup de chiens dans les quartiers dits résidentiels de PAP, chiens de garde souvent, mais dès qu'un de ces molosses se met à aboyer (à la vue d'un autre animal qui passe sur son territoire sans doute ..) , il s'enchaîne alors un concert d'aboiements entre plusieurs copains canins ... et cela peut durer de nombreuses minutes durant les nuits haïtiennes ... j'avoue apprécier très modérément ces chants peu mélodieux ...et puis entre 2 et 3 heures du matin, on rêve d'autre chose, non ?
Et quand tout se calme, nos amis les coqs d'Haïti vous signalent alors gentiment que le petit jour va bientôt se lever ... et cerise sur le gâteau, ils se parlent entre-eux en se répondant par des chants bien connus de nous tous, ah vraiment quel plaisir certaines nuits à PAP.. Mais au bout du compte, l'être humain s'habitue à son environnement et mon sommeil reste encore assez épargné ces dernières semaines ...
Pour conclure, j'ai gardé le plus insolite pour la fin. La plupart d'entre-vous ont vu le film "Les Petits Mouchoirs"... et bien je me retrouve un peu dans la situation de François Cluzet et ses fouines dans sa maison de vacances ... sauf que moi ce serait plutôt des souris (?) ou des rats(?) qui se baladent dans le faux-plafond de mon appartement. Presque tous les jours, au lever du soleil, des petits pas rapides se font entendre au-dessus de ma chambre... Surprenant au début et puis comme pour les blattes, tant que cela reste confiné dans le faux-plafond de l'habitation, pas trop de souci à se faire. Mais si ces visiteurs ont la malheureuse idée de s'attaquer à la nourriture, là il va falloir agir comme François, à la hache !!
Bon je vous laisse, en espérant que tous ces récits au sujet de ces petites bébêtes ne vont pas vous empêcher de passer de belles nuits et de faire de beaux rêves...
Ciao Fred
Le moment musical pour aujourd'hui sera consacré à un groupe phare des années 80 même si le groupe existe toujours et continue de se produire dans de nombreux festivals et concerts à travers le monde. Il s'agit de la bande à Robert Smith, The Cure. Après des débuts quelque peu hésitants avec notamment les singles 'Boys Don't Cry' et 'Killing an Arab' (inspiré du roman de Camus 'L'Etranger'), il nous livre leur trilogie glacée (dark trilogy) au début des années 80 avec les albums 'Seventeen Seconds', 'Faith' et 'Pornography'. Ces albums sont pour moi le vrai visage de The Cure, qui contrastait nettement avec la New Wave plus dansante de l'époque issue des groupes comme Depeche Mode, Human League ou encore Simple Minds.
Nous sommes avec ces 3 albums dans des ambiances sombres et pénétrantes, un must !
Ils n'hésitent pas d'ailleurs à rejouer ces albums (en intégralité) dans leurs concerts actuels.
Un autre album de The Cure sort également du lot de la longue discographie du groupe - 'Disintegration' - avec son climat plus atmosphérique et ses mélodies plus mélancoliques. L'album live 'Entreat Plus' qui reprend la plupart des morceaux de cet album est pour moi le meilleur album en concert du groupe...à écouter. J'en ai usé des aiguilles de mon tourne-disque avec les albums de The Cure, une référence dans ma lointaine jeunesse! Enjoy...
dimanche 13 novembre 2011
Gran doulè ! (Grande douleur..)
Et oui grande douleur en Haïti, l'équipe nationale de football n'ira pas à la coupe du monde 2014 (Brésil) ... Les valeureux Grenadiers (ou Rouges et Bleus) n'ont pas franchi le cap du premier tour des qualifications pour la zone Nord-Amérique et Caraïbes. Une défaite 1-0 à Antigua ce vendredi les prive d'accéder au tour suivant ... Bon, en soi, pour le non-amateur de football, cette information n'est de la plus haute importance mais il est quand intéressant de noter que le niveau des équipes nationales de football et même de tous les sports d'une nation reflètent très souvent la volonté du pouvoir politique d'avoir une image rayonnante dans le monde grâce au sportifs nationaux et l'existence de structures nationales fortes qui encadrent et poussent les sportifs à être présents sur la scène internationale... Il y aura toujours des exceptions, bien sûr, les Éthiopiens en athlétisme (courses de fond) en sont un exemple frappant, le pays est l'un des plus pauvres de la planète, mais il génère des champions en course à pied à chaque génération. Il faut savoir quand même que ces champions éthiopiens s'entraînent systématiquement à l'étranger (USA, Europe, ...) et ont des managers étrangers parfois bien peu scrupuleux (salaires bien en-dessous de leur palmarès- performances). Soit, je m'écarte de mes Grenadiers qui ont quand même déjà participé à une phase finale de coupe du monde de football, oui mes amis ! En 1974, en République Fédérale d'Allemagne (pays hôte vainqueur cette année-là), ils se qualifient comme seul représentant pour la zone Amérique du Nord-Caraïbes (le Mexique, alors meilleure nation de football de la région à cette époque rate ses qualifications). Haïti terminera dernier de son groupe en phase finale, aucune victoire avec 2 buts marqués et beaucoup plus encaissés ...
Il est amusant de noter aussi que durant cette même coupe du monde, le seul pays africain présent est le Zaïre (les Léopards) et que les similitudes ne manquent pas entre les deux nations. Elles terminent dernières de leur groupe en phase finale (aucun but marqué par le Zaïre, ce qui fera la colère de Mobutu qui va les ignorer à leur retour au pays), mais surtout elles sont poussées par deux régimes politiques qu'on peut qualifier de 'dictature'. D'un côté, le président Mobutu (pas encore Maréchal) a pris les rennes du Zaïre depuis peu (grâce à un coup d'état) et de l'autre côté, Jean-Claude Duvalier - Baby Doc (fils de François Duvalier - Papa Doc) gouverne depuis 1971 (désignation sans élection après la mort de son père) Haïti d'une main de fer avec les célèbres milices privées, les Tontons Macoutes ...
CQFD, le sport comme vitrine du pouvoir, on y arrive ...
PAP était étrangement calme ce vendredi soir, le football avait encore une fois monopolisé une grande partie de la nation... mais l'espoir s'est donc envolé, il faudra donc attendre 2018 ...(?)
Vous dire aussi que le boulot avance lentement ici, on se heurte très souvent aux manques de moyens, du matériel commandé qui n'arrive pas ou qui ne correspond pas aux besoins et la motivation des équipes qui n'est pas tout le temps au rendez-vous. La route est encore longue pour ma mission mais aussi pour la reconstruction d'Haïti. J'ai parfois l'impression que je me trouve au milieu d'un grand laboratoire (Haïti) où presque toutes les ONG existantes dans le monde se sont données rendez-vous et que chaque organisation essaye de réaliser sa mission, son but, sans trop se coordonner avec les autres missions sur le même terrain et qui réalisent parfois le même boulot. La coordination de toutes ces ONG est d'ailleurs un enjeu prioritaire en Haïti, mais je viens d'apprendre que la commission créée justement pour cette coordination (CIRH pour Commission Intérimaire pour la Reconstruction d'Haïti) vient de stopper faute de financement et reprendra peut-être son action début 2012 si le nouveau gouvernement haïtien juge son activité prioritaire ... et comme les priorités ne manquent pas pour Haïti, c'est pas gagné ...!
Et malgré la présence de ces centaines d'ONG, le dernier rapport du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) a donné son classement des pays en fonction du développement humain et dans ce dossier, Haïti se classe 158ème nation sur 187 pays au total, soit dans le dernier peloton des pays les plus pauvres de la planète et est le seul pays avec l'Afghanistan qui ne soit pas du continent africain (à partir du 155ème pays classé). Et comme on se retrouve, c'est la République Démocratique du Congo (ex-Zaïre) qui se retrouve dernière de ce classement... "Grandeur et Décadence".
A noter que le top 3 donne dans l'ordre, la Norvège, l'Australie et les Pays-Bas. La Belgique est 18ème....
Le même rapport du PNUD pointe que c'est surtout la dégradation de l'environnement qui freine les progrès. Et comme témoin depuis presque 3 mois, je peux vous dire qu'Haïti est vraiment très loin de gérer avec conscience son environnement et ses déchets... Je vous ai déjà parlé de la masse de véhicules, souvent très polluants, sur les routes, je vous parlerai aussi des détritus qui envahissent les rues de PAP. Un exemple frappant est ces récipients en polystyrène expansé ('frigolite blanche') dans lesquels on sert des plats chauds achetés auprès des échoppes de rue ou dans des snacks et qui sont abandonnés sur les trottoirs (ou plutôt les rigoles) et sur les routes de PAP. Autant vous dire que ce matériau n'est pas biodégradable et qu'en plus, en cas de fortes pluies, bouchent les rigoles et les quelques égouts encore en fonctionnement en Haïti et provoquent rapidement des inondations dans les rues obstruées de ces containers d'un blanc éclatant ...! Au final, ces box polystyrènes, entraînés par le courant des eaux de pluies, flottent dans les canaux proches des embouchures proches de la mer bordant les grandes agglomérations d'Haïti, pas la peine de vous décrire le spectacle ...
Pour citer encore le rapport du PNUD: "La dégradation de l’environnement pourrait compromettre les efforts mis en oeuvre pendant des dizaines d’années pour développer l’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’électricité auprès des communautés les plus pauvres de la planète. Les auteurs expliquent que « ces privations absolues, importantes en soi, constituent aussi des violations majeures des droits humains ».
Voilà qui résume bien la situation qui existe bien malheureusement actuellement en Haïti, car on a tendance à l'oublier, mais l'épidémie de choléra est toujours bien présente en Haïti (depuis plus d'un an maintenant) et tant qu'un accès à de l'eau potable ne sera pas généralisé dans le pays, des Haïtiens continueront à être contaminés par de l'eau souillée ...
Je vous renvoie ici à deux reportages photos qui décrivent bien mieux que des mots les conditions parfois très difficiles qui existent dans ce si beau pays malgré tout ...
Un lien vers un site annexe à Médecins Sans Frontières:
www.urbansurvivors.org/fr
Choisissez Haïti - Cité Martissant (cité du centre-ville de PAP)
Et un lien vers un reportage sur la situation de l'épidémie de choléra dans le journal anglais le Guardian:
http://www.guardian.co.uk/ global-development/gallery/ 2011/nov/07/haiti-cholera? intcmp=239#/?picture= 381535158&index=9
Bien morose et triste tout cela, mais gardons espoir, et oeuvrons chacun avec nos moyens à aider tous ces pays bien plus désavantagés que dans notre monde occidental. Et qui, malgré leur volonté de s'en sortir seuls, ont besoin de l'aide internationale pour 'survivre' sur cette planète qui continue de tourner et qui n'attend pas les plus faibles ...
Vue de mon appartement, un orage arrive ...
Je vous laisse ici sans oublier de vous faire partager un moment musical ...
Et en citant un écrivain belge (Luc Baba): "La musique détient de tels pouvoirs, elle répand dans l'âme une substance valant bien l'opium."
Pour continuer la série artistes belges, je tenais à vous faire partager un de mes coup de coeur de ces dernières années (dans un monde musical devenu très formaté et très commercial), il s'agit du Courtraisien Ozark Henry (de son vrai nom Piet Hendrik Florent Goddaer). Tombé dans la marmite dès son enfance, papa compositeur et chef d'orchestre, il baigne d'abord dans la musique classique avant de trouver son propre style, un savant mélange entre des influences comme The Police, Peter Gabriel, ... et des chansons faisant penser parfois au groupe Coldplay. Déjà 6 albums dans sa discographie, artiste complet, il est également artiste peintre et photographe.. il n'hésite pas à utiliser des instruments classiques sur certains de ces morceaux. Planant et bien agréable à écouter ...
A réécouter ou à découvrir ...
Belle semaine
A bientôt
Fred
Il est amusant de noter aussi que durant cette même coupe du monde, le seul pays africain présent est le Zaïre (les Léopards) et que les similitudes ne manquent pas entre les deux nations. Elles terminent dernières de leur groupe en phase finale (aucun but marqué par le Zaïre, ce qui fera la colère de Mobutu qui va les ignorer à leur retour au pays), mais surtout elles sont poussées par deux régimes politiques qu'on peut qualifier de 'dictature'. D'un côté, le président Mobutu (pas encore Maréchal) a pris les rennes du Zaïre depuis peu (grâce à un coup d'état) et de l'autre côté, Jean-Claude Duvalier - Baby Doc (fils de François Duvalier - Papa Doc) gouverne depuis 1971 (désignation sans élection après la mort de son père) Haïti d'une main de fer avec les célèbres milices privées, les Tontons Macoutes ...
CQFD, le sport comme vitrine du pouvoir, on y arrive ...
PAP était étrangement calme ce vendredi soir, le football avait encore une fois monopolisé une grande partie de la nation... mais l'espoir s'est donc envolé, il faudra donc attendre 2018 ...(?)
Vous dire aussi que le boulot avance lentement ici, on se heurte très souvent aux manques de moyens, du matériel commandé qui n'arrive pas ou qui ne correspond pas aux besoins et la motivation des équipes qui n'est pas tout le temps au rendez-vous. La route est encore longue pour ma mission mais aussi pour la reconstruction d'Haïti. J'ai parfois l'impression que je me trouve au milieu d'un grand laboratoire (Haïti) où presque toutes les ONG existantes dans le monde se sont données rendez-vous et que chaque organisation essaye de réaliser sa mission, son but, sans trop se coordonner avec les autres missions sur le même terrain et qui réalisent parfois le même boulot. La coordination de toutes ces ONG est d'ailleurs un enjeu prioritaire en Haïti, mais je viens d'apprendre que la commission créée justement pour cette coordination (CIRH pour Commission Intérimaire pour la Reconstruction d'Haïti) vient de stopper faute de financement et reprendra peut-être son action début 2012 si le nouveau gouvernement haïtien juge son activité prioritaire ... et comme les priorités ne manquent pas pour Haïti, c'est pas gagné ...!
Et malgré la présence de ces centaines d'ONG, le dernier rapport du PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) a donné son classement des pays en fonction du développement humain et dans ce dossier, Haïti se classe 158ème nation sur 187 pays au total, soit dans le dernier peloton des pays les plus pauvres de la planète et est le seul pays avec l'Afghanistan qui ne soit pas du continent africain (à partir du 155ème pays classé). Et comme on se retrouve, c'est la République Démocratique du Congo (ex-Zaïre) qui se retrouve dernière de ce classement... "Grandeur et Décadence".
A noter que le top 3 donne dans l'ordre, la Norvège, l'Australie et les Pays-Bas. La Belgique est 18ème....
Le même rapport du PNUD pointe que c'est surtout la dégradation de l'environnement qui freine les progrès. Et comme témoin depuis presque 3 mois, je peux vous dire qu'Haïti est vraiment très loin de gérer avec conscience son environnement et ses déchets... Je vous ai déjà parlé de la masse de véhicules, souvent très polluants, sur les routes, je vous parlerai aussi des détritus qui envahissent les rues de PAP. Un exemple frappant est ces récipients en polystyrène expansé ('frigolite blanche') dans lesquels on sert des plats chauds achetés auprès des échoppes de rue ou dans des snacks et qui sont abandonnés sur les trottoirs (ou plutôt les rigoles) et sur les routes de PAP. Autant vous dire que ce matériau n'est pas biodégradable et qu'en plus, en cas de fortes pluies, bouchent les rigoles et les quelques égouts encore en fonctionnement en Haïti et provoquent rapidement des inondations dans les rues obstruées de ces containers d'un blanc éclatant ...! Au final, ces box polystyrènes, entraînés par le courant des eaux de pluies, flottent dans les canaux proches des embouchures proches de la mer bordant les grandes agglomérations d'Haïti, pas la peine de vous décrire le spectacle ...
Pour citer encore le rapport du PNUD: "La dégradation de l’environnement pourrait compromettre les efforts mis en oeuvre pendant des dizaines d’années pour développer l’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’électricité auprès des communautés les plus pauvres de la planète. Les auteurs expliquent que « ces privations absolues, importantes en soi, constituent aussi des violations majeures des droits humains ».
Voilà qui résume bien la situation qui existe bien malheureusement actuellement en Haïti, car on a tendance à l'oublier, mais l'épidémie de choléra est toujours bien présente en Haïti (depuis plus d'un an maintenant) et tant qu'un accès à de l'eau potable ne sera pas généralisé dans le pays, des Haïtiens continueront à être contaminés par de l'eau souillée ...
Je vous renvoie ici à deux reportages photos qui décrivent bien mieux que des mots les conditions parfois très difficiles qui existent dans ce si beau pays malgré tout ...
Un lien vers un site annexe à Médecins Sans Frontières:
www.urbansurvivors.org/fr
Choisissez Haïti - Cité Martissant (cité du centre-ville de PAP)
Et un lien vers un reportage sur la situation de l'épidémie de choléra dans le journal anglais le Guardian:
http://www.guardian.co.uk/
Bien morose et triste tout cela, mais gardons espoir, et oeuvrons chacun avec nos moyens à aider tous ces pays bien plus désavantagés que dans notre monde occidental. Et qui, malgré leur volonté de s'en sortir seuls, ont besoin de l'aide internationale pour 'survivre' sur cette planète qui continue de tourner et qui n'attend pas les plus faibles ...
Vue de mon appartement, un orage arrive ...
Je vous laisse ici sans oublier de vous faire partager un moment musical ...
Et en citant un écrivain belge (Luc Baba): "La musique détient de tels pouvoirs, elle répand dans l'âme une substance valant bien l'opium."
A réécouter ou à découvrir ...
Belle semaine
A bientôt
Fred
vendredi 28 octobre 2011
Pwofite ! Oubliez un moment vos tracas et profitez ...
Coucou! Après presque 2 semaines de silence radio, je profite de ce début de congé de Toussaint (2 jours fériés ponctuent la semaine de tous les saints ici en Haïti) pour vous initier à la langue créole au travers notamment de slogans publicitaires aperçus le long des rues de PAP. "Se lagan Kontan" (Ceci est de l'argent comptant), petite phrase ponctuant la possibilité d'obtenir un crédit via un opérateur de téléphonie mobile (Voilà!) ou bien encore "Bon zouti"(je ne vous traduit pas celui-là!) pour vanter un grand magasin de bricolage de PAP mais aussi plus sérieusement cette fois des jeunes gens vêtus de pantalons rouges, T-shirt jaunes et avec de petits drapeaux sur lesquels est noté "Aksyon Sivik" (Action Civique)... Ces jeunes gens sont en fait postés à des carrefours fort fréquentés de PAP et en agitant leur petit drapeau, ils arrêtent les voitures et motos pour permettent aux enfants et parents de traverser la route en toute sécurité... un petit geste tout simple mais bien utile dans les conditions souvent chaotiques de la circulation en Haïti ..
Et il y a aussi ces expressions ou petites phrases qui n'existent qu'ici en terre caribéenne ...
Comme une formule de politesse sur un devis: "Travailler pour vous c'est un plaisir. Revenez encore" ou bien entendu à la radio lors de l'annonce de la mort du Colonel Khadafi "Khadafi est passé à l'infinitif". Tout cela fait bien le charme de cette terre des Caraïbes !
Et puis ce qui frappe aussi depuis la reprise des écoles en Haïti début octobre, c'est ces nombreux écoliers en uniforme qui, dès le matin très tôt (j'en ai aperçu avant 6H00), vont rejoindre les nombreuses institutions de la capitale haïtienne.
Les filles sont en jupe de couleur unie ou en style jacquard et d'une couleur différente suivant l'école, un chemisier très souvent de couleur blanche, des chaussettes blanches, des chaussures-ballerines noires et de petits noeuds blancs dans les cheveux. Les garçons, assortis aux filles de la même école, pantalon, chemise, chaussettes blanches et chaussures noires et les plus petits garçons ont à la place du pantalon, des shorts qui leur donnent vraiment ce look d'écoliers anglais des beaux collèges de Londres ou d'ailleurs en Grande-Bretagne, un écusson avec le blason de l'école vient souvent ponctuer la chemise des filles et des garçons. Que vous soyez riches ou pauvres, des beaux quartiers ou des quartiers plus miséreux de PAP, tous les enfants qui ont la possibilité d'aller à l'école ont donc cette égalité de traitement, pas de surenchère de fringues à la mode, les inégalités sont pour un moment gommés de la terre haïtienne ...
Par contre, à ma surprise et au détour d'une émission de radio, j'ai appris que l'anarchie règne dans le système de fonctionnement de l'enseignement en Haïti..
En effet, n'importe quel citoyen, comme vous ou moi, peut à tout moment ouvrir une école dans sa maison, ou dans un bâtiment loué pour l'occasion et prodiguer, avec des collaborateurs qui n'ont aucun diplôme d'enseignants ou en pédagogie quelconque, des cours soit fondamentaux ou spécialisés pour les enfants plus âgés et collecter des sommes conséquentes en inscription et frais mensuels auprès de parents qui espèrent que l'enseignement donné à leurs enfants leur permettra de sortir un petit peu des soucis quotidiens en Haïti. On attire alors les enfants par la gratuité des uniformes, ou bien par un transport gratuit ou par d'autres petits appâts ..
Vous pouvez comprendre rapidement les conséquences d'un tel système, les inégalités dans la formation, on estime que seulement 1/3 des enseignants en Haïti ont un diplôme d'enseignant reconnu par l'état, les autres ne sont que des apprentis-enseignants ...et en plus la presse nous apprend que les enseignants des écoles primaires officielles d'Haïti ne sont plus payés par le gouvernement depuis 5 mois ...! Ils ont fait grève ce vendredi ...
La Belgique, pays de cocagne !! J'en suis et reste bien persuadé depuis mon expérience haïtienne!
Je vous laisse ici mais pas avant vous avoir raconté une brève et amusante rencontre avec 2 petits écoliers au coin de mon impasse, et oui j'avais osé sortir à pied de mon immeuble pour attendre au coin de la rue mon chauffeur qui avait quelques minutes de retard ! Je vous rassure, pas d'agression ni de sentiment d'insécurité ...
Les deux petits bouts, en uniforme et qui se tiennent la main (la fille devait avoir 4/5 ans, le garçon, son frère?, un an de plus ?) passent donc à côté de moi et comme ils me font un grand sourire, je leur fais et dis un bonjour bien appuyé, le garçon, bien plus timide que la petite, me répond à peine, par contre la fille me dit bien fort 'Bonjour Blanc!'. Sur ce fait, je remarque que le garçon lance des yeux interrogateurs et un peu inquiets vers sa soeur (?), voulant certainement dire, "mais qu'as-tu dit là, le monsieur va se fâcher !".
Amusé et surpris par sa réponse, je ne fais que sourire et elle se retourne vers son frère (?), en lui répondant aussi juste par un regard qui semble dire: "Ben quoi, il est blanc le monsieur, comment veux-tu que je le nomme autrement!" Adorable, ma journée débuta tendrement ...
L'instant musical pour cette fois-ci va honorer un chanteur d'expression française, bien qu'il chante aussi en anglais, en allemand (de Suisse) et qu'il a aussi quelques chansons dans d'autres langues (espagnol, ..), il est vraiment un artiste complet et qui se revendique appartenir au monde, cela doit être ses origines Yéniches (peuple semi-nomade d'Europe) qui le rend si particulier et original. Stephan Eicher a d'abord participé en tant que chanteur à l'éclosion de la scène électro du début des années 80 en Suisse, puis a volé de ses propres ailes. Je me souviens de l'avoir vu en concert au début de sa carrière solo à Bruxelles Chaussée de Louvain dans l'amphithéâtre du Mirano (nous devions être en 1984?) , seul avec sa guitare et ses boites à rythmes.
La rencontre avec l'écrivain Philippe Djian (auteur de '37,2°c le Matin' entre-autre...) va être déterminante pour la suite de sa carrière. Ce duo, Djian aux textes, Eicher à la musique, fonctionne à merveille (enfin c'est mon avis...). Des chansons de Djian-Eicher sont vraiment des petites perles de poésie et d'instantanées qui décrivent très bien des petits moments de la vie... (souvent les relations de couple ...). Je sais que certains n'aiment pas la voix de Stephan, son accent si particulier de Suisse alémanique, mais moi j'aime et puis si vous avez l'occasion, allez découvrir les talents de photographe (série de chambres d'hôtels, il est fasciné par les hôtels..) et de dessinateur de Stephan Eicher. Bonne écoute
Prenez soin de vous
Fred
Et il y a aussi ces expressions ou petites phrases qui n'existent qu'ici en terre caribéenne ...
Comme une formule de politesse sur un devis: "Travailler pour vous c'est un plaisir. Revenez encore" ou bien entendu à la radio lors de l'annonce de la mort du Colonel Khadafi "Khadafi est passé à l'infinitif". Tout cela fait bien le charme de cette terre des Caraïbes !
Et puis ce qui frappe aussi depuis la reprise des écoles en Haïti début octobre, c'est ces nombreux écoliers en uniforme qui, dès le matin très tôt (j'en ai aperçu avant 6H00), vont rejoindre les nombreuses institutions de la capitale haïtienne.
Les filles sont en jupe de couleur unie ou en style jacquard et d'une couleur différente suivant l'école, un chemisier très souvent de couleur blanche, des chaussettes blanches, des chaussures-ballerines noires et de petits noeuds blancs dans les cheveux. Les garçons, assortis aux filles de la même école, pantalon, chemise, chaussettes blanches et chaussures noires et les plus petits garçons ont à la place du pantalon, des shorts qui leur donnent vraiment ce look d'écoliers anglais des beaux collèges de Londres ou d'ailleurs en Grande-Bretagne, un écusson avec le blason de l'école vient souvent ponctuer la chemise des filles et des garçons. Que vous soyez riches ou pauvres, des beaux quartiers ou des quartiers plus miséreux de PAP, tous les enfants qui ont la possibilité d'aller à l'école ont donc cette égalité de traitement, pas de surenchère de fringues à la mode, les inégalités sont pour un moment gommés de la terre haïtienne ...
Par contre, à ma surprise et au détour d'une émission de radio, j'ai appris que l'anarchie règne dans le système de fonctionnement de l'enseignement en Haïti..
En effet, n'importe quel citoyen, comme vous ou moi, peut à tout moment ouvrir une école dans sa maison, ou dans un bâtiment loué pour l'occasion et prodiguer, avec des collaborateurs qui n'ont aucun diplôme d'enseignants ou en pédagogie quelconque, des cours soit fondamentaux ou spécialisés pour les enfants plus âgés et collecter des sommes conséquentes en inscription et frais mensuels auprès de parents qui espèrent que l'enseignement donné à leurs enfants leur permettra de sortir un petit peu des soucis quotidiens en Haïti. On attire alors les enfants par la gratuité des uniformes, ou bien par un transport gratuit ou par d'autres petits appâts ..
Vous pouvez comprendre rapidement les conséquences d'un tel système, les inégalités dans la formation, on estime que seulement 1/3 des enseignants en Haïti ont un diplôme d'enseignant reconnu par l'état, les autres ne sont que des apprentis-enseignants ...et en plus la presse nous apprend que les enseignants des écoles primaires officielles d'Haïti ne sont plus payés par le gouvernement depuis 5 mois ...! Ils ont fait grève ce vendredi ...
La Belgique, pays de cocagne !! J'en suis et reste bien persuadé depuis mon expérience haïtienne!
Je vous laisse ici mais pas avant vous avoir raconté une brève et amusante rencontre avec 2 petits écoliers au coin de mon impasse, et oui j'avais osé sortir à pied de mon immeuble pour attendre au coin de la rue mon chauffeur qui avait quelques minutes de retard ! Je vous rassure, pas d'agression ni de sentiment d'insécurité ...
Les deux petits bouts, en uniforme et qui se tiennent la main (la fille devait avoir 4/5 ans, le garçon, son frère?, un an de plus ?) passent donc à côté de moi et comme ils me font un grand sourire, je leur fais et dis un bonjour bien appuyé, le garçon, bien plus timide que la petite, me répond à peine, par contre la fille me dit bien fort 'Bonjour Blanc!'. Sur ce fait, je remarque que le garçon lance des yeux interrogateurs et un peu inquiets vers sa soeur (?), voulant certainement dire, "mais qu'as-tu dit là, le monsieur va se fâcher !".
Amusé et surpris par sa réponse, je ne fais que sourire et elle se retourne vers son frère (?), en lui répondant aussi juste par un regard qui semble dire: "Ben quoi, il est blanc le monsieur, comment veux-tu que je le nomme autrement!" Adorable, ma journée débuta tendrement ...
L'instant musical pour cette fois-ci va honorer un chanteur d'expression française, bien qu'il chante aussi en anglais, en allemand (de Suisse) et qu'il a aussi quelques chansons dans d'autres langues (espagnol, ..), il est vraiment un artiste complet et qui se revendique appartenir au monde, cela doit être ses origines Yéniches (peuple semi-nomade d'Europe) qui le rend si particulier et original. Stephan Eicher a d'abord participé en tant que chanteur à l'éclosion de la scène électro du début des années 80 en Suisse, puis a volé de ses propres ailes. Je me souviens de l'avoir vu en concert au début de sa carrière solo à Bruxelles Chaussée de Louvain dans l'amphithéâtre du Mirano (nous devions être en 1984?) , seul avec sa guitare et ses boites à rythmes.
La rencontre avec l'écrivain Philippe Djian (auteur de '37,2°c le Matin' entre-autre...) va être déterminante pour la suite de sa carrière. Ce duo, Djian aux textes, Eicher à la musique, fonctionne à merveille (enfin c'est mon avis...). Des chansons de Djian-Eicher sont vraiment des petites perles de poésie et d'instantanées qui décrivent très bien des petits moments de la vie... (souvent les relations de couple ...). Je sais que certains n'aiment pas la voix de Stephan, son accent si particulier de Suisse alémanique, mais moi j'aime et puis si vous avez l'occasion, allez découvrir les talents de photographe (série de chambres d'hôtels, il est fasciné par les hôtels..) et de dessinateur de Stephan Eicher. Bonne écoute
Prenez soin de vous
Fred
lundi 17 octobre 2011
Tèt Kale a enfin son gouvernement !
Comme quoi nous n'étions pas les seuls ! Après 5 mois d'attente, le président Martelly surnommé Tèt Kale (Tête Chauve) a enfin son premier ministre (Gary Conille) et un gouvernement intronisé officiellement ce mardi 18 octobre. Par contre, la Belgique attend depuis juin 2010 ... pour une fois on est loin devant, un record du monde qui va tenir longtemps ! Devons-nous rire de cette situation, devons-nous être en colère, ou simplement être indifférent à tout cela, j'avoue que la troisième proposition me plaît bien, et pour vous ?
Parlons plutôt de mon pays d'adoption depuis bientôt 2 mois ..
Haïti, le pays où presque tout se transporte sur la tête, des paniers de fruits et légumes jusqu'à des petites chaises en bois et paille attachées les unes aux autres (j'en ai compté 7 sur la tête d'un Haïtien) en passant par des bidons d'eau de 20 litres et des balais fait main posés comme un bouquet sur la tête d'un Haïtien qui s'en va les vendre au marché (je tente de vous faire une photo de ce transport à la fois curieux et esthétique)
Le pays où tous les taxis (les célèbres Tap-Tap) portent en peinture très coloré des phrases à la gloire de Dieu (Jésus me protège, Je roule pour Dieu, Merci Jésus, la Foi me guide, ...), et cela est bien d'à propos car quand on voit le nombre de passagers en équilibre instable dans ces tacots, on fait une petite prière pour qu'il n'arrive rien de grave ...
Le pays où les manguiers et les avocatiers poussent comme des mauvaises herbes et il n'y a qu'à ramasser les fruits dans les jardins, où les lauriers roses sont des petits arbres et les plantes grasses ont la taille d'arbustes.
Le pays où les bananes sucrées que nous connaissons chez nous, s'appellent des figues-bananes en opposition aux bananes plantains qui font office de frites-chips dans les plats locaux, mais alors comment appelle-t-on les figues ? J'avoue ne pas connaître la réponse ...
Le pays où il existe encore des métiers oubliés depuis bien longtemps dans nos pays occidentaux, comme des cantonniers, qui à la main avec l'aide de pelles et pioches font écouler les rigoles, bouchent les trous dans les routes et rassurent les talus, des briseurs de cailloux qui préparent des monticules de sable-ciment de qualité toute relative ..et beaucoup de petits métiers comme des aiguiseurs de couteaux, des vendeurs de canne à sucre, et des agents de change à même la rue (on nomme cela de la Kombiz).
Mais c'est aussi le pays où comme dans tous les pays du monde et lorsque je regarde de la fenêtre de mon appartement, je vois une petite fille qui joue à la poupée sur sa terrasse, je vois les garçons jouer au ballon en improvisant un portail comme but de football, je vois les mamans accrocher le linge de la famille sur des fils tendus entre les balcons et les papas tenter de réparer avec les moyens du bord, les toits de tôle ondulée pour prévenir les prochaines averses.
Un pays comme les autres pays du monde mais avec de tels déficits, jusqu'à 80% de chômage dans certaines catégories de la population, et toujours dans le dernier peloton des pays les plus pauvres de la planète (classement OCDE) et où 10.600 casques bleus et policiers des Nations-Unies vont encore rester sur l'île au minimum 1 an malgré le retrait cette année de 2750 membres de cette Minustah (Mission des Nations Unies pour la Stabilisation à Haïti). Et on parle de rétablir un armée haïtienne dissoute depuis 1995, encore de l'argent qui ne pourra pas servir à la population ...
Et pour moi, ce weekend première sortie le long des plages au sud de PAP, plage des caraïbes, cocotiers, coraux, poissons colorés et eau chaude. Je vous joins ici des photos de mon escapade qui m'a fait oublier quelques heures la frénésie de la ville, mais sachez que l'objectif cache bien les tentes présentes le long de l'eau qui abritent toujours les sinistrés du tremblement de terre...
L'instant musical aujourd'hui, pour me faire plaisir, pour faire plaisir à ma maman qui les apprécie beaucoup et pour vous donner envie de réécouter l'album "A Night At The Opera", condensé fantastique de l'inclassable répertoire de Queen, Freddie Mercury (le chanteur) et ses 3 potes ont su créer des morceaux incroyables tout au long de leur carrière et cela jusqu'au triste décès de Freddie M. Je préfère me souvenir d'une 'blague' que faisaient souvent les membres du groupe qui pour excuser les retards fréquents de Freddie aux interviews, racontaient aux journalistes que Freddie allait arriver mais qu'il terminait de se brosser les dents ...! MDR ...
Je vous laisse avec le point d'orgue de cet album, 'Bohemian Rhapsody' qui aura nécessité plus de 200 pistes de voix à l'époque (1975) où les ordinateurs et samplers n'existaient pas encore dans les studios ...et a permis à Queen de gagner sa liberté artistique et qu'il est possible de concilier le rock et l'opéra et même de rentrer dans les top musicaux (une des meilleures ventes de l'année)
Belle semaine à vous tous.
Fred
Parlons plutôt de mon pays d'adoption depuis bientôt 2 mois ..
Haïti, le pays où presque tout se transporte sur la tête, des paniers de fruits et légumes jusqu'à des petites chaises en bois et paille attachées les unes aux autres (j'en ai compté 7 sur la tête d'un Haïtien) en passant par des bidons d'eau de 20 litres et des balais fait main posés comme un bouquet sur la tête d'un Haïtien qui s'en va les vendre au marché (je tente de vous faire une photo de ce transport à la fois curieux et esthétique)
Le pays où tous les taxis (les célèbres Tap-Tap) portent en peinture très coloré des phrases à la gloire de Dieu (Jésus me protège, Je roule pour Dieu, Merci Jésus, la Foi me guide, ...), et cela est bien d'à propos car quand on voit le nombre de passagers en équilibre instable dans ces tacots, on fait une petite prière pour qu'il n'arrive rien de grave ...
Le pays où les manguiers et les avocatiers poussent comme des mauvaises herbes et il n'y a qu'à ramasser les fruits dans les jardins, où les lauriers roses sont des petits arbres et les plantes grasses ont la taille d'arbustes.
Le pays où les bananes sucrées que nous connaissons chez nous, s'appellent des figues-bananes en opposition aux bananes plantains qui font office de frites-chips dans les plats locaux, mais alors comment appelle-t-on les figues ? J'avoue ne pas connaître la réponse ...
Le pays où il existe encore des métiers oubliés depuis bien longtemps dans nos pays occidentaux, comme des cantonniers, qui à la main avec l'aide de pelles et pioches font écouler les rigoles, bouchent les trous dans les routes et rassurent les talus, des briseurs de cailloux qui préparent des monticules de sable-ciment de qualité toute relative ..et beaucoup de petits métiers comme des aiguiseurs de couteaux, des vendeurs de canne à sucre, et des agents de change à même la rue (on nomme cela de la Kombiz).
Mais c'est aussi le pays où comme dans tous les pays du monde et lorsque je regarde de la fenêtre de mon appartement, je vois une petite fille qui joue à la poupée sur sa terrasse, je vois les garçons jouer au ballon en improvisant un portail comme but de football, je vois les mamans accrocher le linge de la famille sur des fils tendus entre les balcons et les papas tenter de réparer avec les moyens du bord, les toits de tôle ondulée pour prévenir les prochaines averses.
Un pays comme les autres pays du monde mais avec de tels déficits, jusqu'à 80% de chômage dans certaines catégories de la population, et toujours dans le dernier peloton des pays les plus pauvres de la planète (classement OCDE) et où 10.600 casques bleus et policiers des Nations-Unies vont encore rester sur l'île au minimum 1 an malgré le retrait cette année de 2750 membres de cette Minustah (Mission des Nations Unies pour la Stabilisation à Haïti). Et on parle de rétablir un armée haïtienne dissoute depuis 1995, encore de l'argent qui ne pourra pas servir à la population ...
Et pour moi, ce weekend première sortie le long des plages au sud de PAP, plage des caraïbes, cocotiers, coraux, poissons colorés et eau chaude. Je vous joins ici des photos de mon escapade qui m'a fait oublier quelques heures la frénésie de la ville, mais sachez que l'objectif cache bien les tentes présentes le long de l'eau qui abritent toujours les sinistrés du tremblement de terre...
L'instant musical aujourd'hui, pour me faire plaisir, pour faire plaisir à ma maman qui les apprécie beaucoup et pour vous donner envie de réécouter l'album "A Night At The Opera", condensé fantastique de l'inclassable répertoire de Queen, Freddie Mercury (le chanteur) et ses 3 potes ont su créer des morceaux incroyables tout au long de leur carrière et cela jusqu'au triste décès de Freddie M. Je préfère me souvenir d'une 'blague' que faisaient souvent les membres du groupe qui pour excuser les retards fréquents de Freddie aux interviews, racontaient aux journalistes que Freddie allait arriver mais qu'il terminait de se brosser les dents ...! MDR ...
Je vous laisse avec le point d'orgue de cet album, 'Bohemian Rhapsody' qui aura nécessité plus de 200 pistes de voix à l'époque (1975) où les ordinateurs et samplers n'existaient pas encore dans les studios ...et a permis à Queen de gagner sa liberté artistique et qu'il est possible de concilier le rock et l'opéra et même de rentrer dans les top musicaux (une des meilleures ventes de l'année)
Belle semaine à vous tous.
Fred
dimanche 9 octobre 2011
Pas de soleil sur Port-Au-Prince ce dimanche ...
Et oui tout arrive, même ici le soleil peut ne pas avoir envie de briller, sans doute fatigué d'avoir inondé PAP toute la semaine écoulée...
Et oui tout arrive, moi aussi je suis fatigué, mon message du jour sera court, sera du copier-coller et sera surtout des liens vers des sites que j'espère vous irez découvrir avec plaisir.
Mais d'abord, une explication sur la photo du gros nounours qui fait l'image de fond de mon blog, il s'agit d'un United Buddy Bear aux couleurs d'Haïti ! Je trouvais qu'il illustre assez bien le fait qu'à mon niveau bien modeste, je me dois d'être un ambassadeur d'une coexistence pacifique entre les pays de notre petite planète et qu'il était bien de consacrer 6 mois de mon existence à aider un pays qui a tant besoin de se relever. Et voici l'explication de ces copains-ours et unis (extrait de Wikipédia)
Et oui tout arrive, moi aussi je suis fatigué, mon message du jour sera court, sera du copier-coller et sera surtout des liens vers des sites que j'espère vous irez découvrir avec plaisir.
Mais d'abord, une explication sur la photo du gros nounours qui fait l'image de fond de mon blog, il s'agit d'un United Buddy Bear aux couleurs d'Haïti ! Je trouvais qu'il illustre assez bien le fait qu'à mon niveau bien modeste, je me dois d'être un ambassadeur d'une coexistence pacifique entre les pays de notre petite planète et qu'il était bien de consacrer 6 mois de mon existence à aider un pays qui a tant besoin de se relever. Et voici l'explication de ces copains-ours et unis (extrait de Wikipédia)
"Les United Buddy Bears (ou Les ours copains et unis ou encore L'amicale des ours unis en français) constituent une vaste œuvre d’art internationale, créée par des artistes venus de plus de 140 pays. Ces ours, de deux mètres de haut chacun, sont les ambassadeurs d’une coexistence pacifique.
Les United Buddy Bears ont pour mission d’appeler à la tolérance et à l’entente entre les peuples, les cultures et les religions. Chacun d’entre eux représente l’un des pays reconnus par les Nations unies et a été créé par un artiste en hommage à son pays d’origine. Les différents styles, propres aux artistes qui les ont composés, se combinent joyeusement pour former une vaste œuvre d’art.
Les artistes ont été choisis par les ambassadeurs ou par le ministère de la culture de leur pays. Ils sont pour la plupart venus à Berlin pour y créer leur ours dans un grand atelier et y apposer leur "patte" personnelle. C’est à un véritable tour du monde qu’est convié le visiteur grâce aux Buddy Bears, créations diverses aux couleurs de leur pays d’origine.
Sous la devise «Apprenons à mieux nous connaître et alors, nous pourrons mieux nous comprendre, avoir davantage confiance les uns envers les autres et vivre ensemble», les initiateurs du projet, Klaus et Eva Herlitz, veulent donner à réfléchir à la perspective d’une coexistence pacifique. C’est pourquoi ces 140 ours se tiennent symboliquement côte à côte et main dans la main. La plupart du temps, ils forment un cercle d’environ 180 m de circonférence surnommé the Art of tolerance par les organisateurs.
Les activités entourant les Buddy Bears et l’assistance aux enfants démunis sont désormais inséparables. Grâce aux dons et aux ventes aux enchères organisées par United Buddy Bears, plus de 1,7 million de euros (chiffres actualisés fin 2010) ont pu être collectés pourUNICEF et diverses organisations locales d’aide à l’enfance."
Et puis au hasard d'une rencontre ici à PAP, j'ai parlé quelques minutes avec un photographe belge (Tournaisien) - Thomas Freteur - qui au sein d'un collectif, a démarré une école de photographie pour quelques jeunes de PAP. Allez découvrir leur boulot et les photos parfois dures mais superbes de PAP et Haïti.
www.eyes-on-haiti.org
www.outoffocus.be (site de Thomas Freteur)
Et comme un photographe peut en cacher un autre, au sein de l'équipe Clinton, il y a Ross, un collègue arrivé 1 ou 2 semaines avant moi ici à PAP. Américain mais ayant vécu quelques mois à Paris, on a vite sympathisé, découvrant ensemble les obstacles pour trouver un logement, pour assimiler les règles de sécurité et sa volonté d'apprendre le français et moi de mieux maîtriser l'anglais. Il m'a aussi confié sa frustration, tout comme moi, de ne pas pouvoir faire de photos, et quand j'ai découvert son site, je comprends mieux, superbes portraits glanés au cours de ces voyages, à voir absolument ...
Pour ces photos de portrait, il m'a expliqué qu'il improvisait un studio (un spot et un panneau reflétant la lumière) en rue et qu'il demandait aux passants s'ils voulaient bien prendre la pose, voyez le résultat !
www.flickr.com/rossmytton
Voilà c'est tout pour aujourd'hui, je vous laisse penser à vos proches et à vos amis et surtout à vous, et de vous dire qu'il y a tant de belles choses à découvrir.
Chaque jour est une vie ...
Et pour finir en douceur, un groupe anglais qui excelle dans la musique atmosphérique et reste à mon avis unique dans son genre, il vous transporte dans un univers imaginaire rien qu'avec leur musique. Des éditions remasterisées et avec des bonus/inédits de leurs albums sont actuellement en sortie chez tous les bons disquaires (le jackpot encore 30 ou 40 après leur sortie ...)
Pink Floyd - Shine on You Crazy Diamond, écoutez ce morceau en regardant un lever ou un coucher de soleil, l'effet en sera d'autant plus beau...
dimanche 2 octobre 2011
En Repiblik Dayiti se plezi san strès !
Une petite leçon de créole (je ne vais pas vous faire l'injure de traduire cela ..) pour vous retrouvez ce dimanche 02 octobre ... voilà 1 mois que je suis devenu un insulaire, loin de l'Europe et de son organisation, loin de mes habitudes, loin de mes proches et de des amis, loin de mon boulot et l'on peut dire que l'adaptation se fait lentement. Se retrouver seul à certains avantages, je ne vous le cache pas, on décide seul, on ne se soucie pas des envies ou humeurs de ces compagnons de route durant les semaines et weekends, on gère ses horaires d'après boulot un peu comme bon vous semble et une foule de petits détails que j'oublie ici ...
Par contre, nous sommes toujours dans cette dualité, le Yin et le Yang, des forces à la fois contraires et complémentaires, et si je peux résumer les revers de cette 'solitude', c'est que "le bonheur n'est vrai que s'il est partagé"(c'est une des dernières phrases du film Into The Wild), et cela se vérifie. Il m'est parfois encore compliqué de gérer un nouveau job ou en tout cas un environnement professionnel tout à fait différent et aussi la vie quotidienne avec toutes ses tâches et actions qu'il faut faire pour vivre, manger, boire et tout le reste. Tout cela se bouscule encore un peu pour moi, il me manque toujours quelque lorsque je reviens du supermarché, ma liste des objets manquants pour le studio n'est jamais complète, et puis surtout et sans avoir honte de le dire, il y a ces moments de cafard en pensant à ceux que j'aime et à ceux qui me manquent. Une belle leçon de vie cette mission ici en Haïti.
Bon assez de sentimentalisme pour aujourd'hui, parlons un peu de mon boulot et de quelques Haïtiens qui font mon quotidien depuis un mois. il y a d'abord les chauffeurs sans qui je n'irais pas bien loin ici à PAP. Sécurité oblige, ils vous accompagnent dans vos moindres déplacements, du distributeur de billets jusqu'au supermarché en passant par le snack du midi pour le sandwich et les sorties du soir ou du weekend (restaurant, ...). Ils vous parlent de leur quotidien, ils vous donnent leur avis sur la politique locale, ils vous indiquent le bon petit poulet grillé à grignoter le soir après le boulot, .. Ils s'appellent Frantzy, Jeanty, Philistin, Marc-Donald, Macena, pour vous citer ici les prénoms les moins utilisés en Europe, mais il y a aussi Gregory, Serge, Jean-Claude ...
Et puis au laboratoire de l'Hôpital Universitaire de la Paix (HUP), je retrouve tous les jours les techniciennes (en grande majorité) et quelques techniciens avec qui une confiance se crée peu à peu. En effet, il n'est pas facile de débarquer au sein d'un laboratoire et de demander de modifier de nombreuses habitudes de travail et de plus, ajouter des tâches et procédures pour améliorer la qualité du travail. A leur place, je pense que je ne verrais pas d'un bon oeil un quidam débarqué dans
mon travail et tenter d'imposer de nouvelles règles ... Une règle d'or en tout cas que je tente d'appliquer ici est d'être patient, de tenter de comprendre la culture locale (qui influe de toute manière sur le travail) mais surtout de les considérer comme tout aussi compétents que quiconque qui exerce le même métier à travers le monde.
Dans l'équipe, il y a Marjorie, qui rigole tout le temps quand je lui pose des questions, il y a Adélaïde, la responsable du laboratoire qui tente de tenir ses ouailles, il y a Jessie qui me dit toujours 'Bonjour Monsieur Frédéric'! Et il y a aussi Guerda, Yvelore, Sherline, Isphernia, Lioudid, Apoline, Myrlène, Mirlande, Shirsky, Daphenie, ... Certaines encore avec un regard méfiant et d'autres encore, indifférentes à ma présence. Au milieu de toute cette équipe féminine, Jackson, Fritzner et Midlin essayent de se faire entendre mais sans grand succès, il faut bien le dire. Pourtant mon ami Midlin, plus grand et plus costaud que moi a l'envergure de s'imposer mais sa timidité prend vite le dessus. Il m'a murmuré d'ailleurs cette semaine à l'oreille de savoir s'il serait possible d'avoir des nouveaux tabliers de laboratoire, lui qui porte pour l'instant une taille 50 alors qu'il devrait au moins posséder un tablier taille 62!
Je vous raconterai certainement l'évolution de ma mission à HUP, savoir si tout se passe dans la sérénité et si nous restons ensemble sur le bon chemin.
Je ne vous quitte pas sans le petit moment musical, cette fois honneur à la Belgique et ses nombreux artistes qui ont depuis des décennies jouer un rôle assez important sur la scène musicale internationale (n'ayons pas peur de le dire!). Plusieurs groupes ou solistes me viennent à l'esprit mais pour démarrer ma 'compilation' belge, autant commencer par les années 80 et le son Cold-wave / Electro de Front 242. Une anecdote liée à ce groupe dirons-nous aux allures 'para-militaires' me hante encore quelque fois quand j'écoute leurs morceaux aux beats et rythmes assez durs et répétitifs. J'étais à l'un de leurs concerts en 1984 (ou 1985?) au Plan K, salle bruxelloise connue à l'époque au bord du canal à Molenbeek. Je ne vous décris pas l'ambiance, vous vous en doutez un peu, un lieu sombre, industriel, des poutres en fer, des murs de briques et des murs de synthés de Front qui déboule sur scène en combat-shoes et pantalon et veste camouflage. Le public habillé pareil criant et gesticulant au son lourd du groupe d'un soir. Et au milieu de ces joyeux lurons, Fred, son jeans propre du jour, des docksides aux pieds et une veste tout aussi claire que le t-shirt porté en-dessous. Autant vous dire que je me suis senti très peu à mon affaire durant tout le concert, je pense n'avoir pas bougé d'un centimètre et me suis éclipsé rapidement après le dernier morceau, ai-je attendu jusqu'au rappel ? Malgré tout, j'ai été impressionner de la puissance dégagée ce soir là par ces gars qui jouaient à fond sur leur image froide et ténébreuse. Un bon souvenir malgré tout, j'en suis sorti vivant !
Prenez soin de vous.
Fred
Par contre, nous sommes toujours dans cette dualité, le Yin et le Yang, des forces à la fois contraires et complémentaires, et si je peux résumer les revers de cette 'solitude', c'est que "le bonheur n'est vrai que s'il est partagé"(c'est une des dernières phrases du film Into The Wild), et cela se vérifie. Il m'est parfois encore compliqué de gérer un nouveau job ou en tout cas un environnement professionnel tout à fait différent et aussi la vie quotidienne avec toutes ses tâches et actions qu'il faut faire pour vivre, manger, boire et tout le reste. Tout cela se bouscule encore un peu pour moi, il me manque toujours quelque lorsque je reviens du supermarché, ma liste des objets manquants pour le studio n'est jamais complète, et puis surtout et sans avoir honte de le dire, il y a ces moments de cafard en pensant à ceux que j'aime et à ceux qui me manquent. Une belle leçon de vie cette mission ici en Haïti.
Bon assez de sentimentalisme pour aujourd'hui, parlons un peu de mon boulot et de quelques Haïtiens qui font mon quotidien depuis un mois. il y a d'abord les chauffeurs sans qui je n'irais pas bien loin ici à PAP. Sécurité oblige, ils vous accompagnent dans vos moindres déplacements, du distributeur de billets jusqu'au supermarché en passant par le snack du midi pour le sandwich et les sorties du soir ou du weekend (restaurant, ...). Ils vous parlent de leur quotidien, ils vous donnent leur avis sur la politique locale, ils vous indiquent le bon petit poulet grillé à grignoter le soir après le boulot, .. Ils s'appellent Frantzy, Jeanty, Philistin, Marc-Donald, Macena, pour vous citer ici les prénoms les moins utilisés en Europe, mais il y a aussi Gregory, Serge, Jean-Claude ...
Et puis au laboratoire de l'Hôpital Universitaire de la Paix (HUP), je retrouve tous les jours les techniciennes (en grande majorité) et quelques techniciens avec qui une confiance se crée peu à peu. En effet, il n'est pas facile de débarquer au sein d'un laboratoire et de demander de modifier de nombreuses habitudes de travail et de plus, ajouter des tâches et procédures pour améliorer la qualité du travail. A leur place, je pense que je ne verrais pas d'un bon oeil un quidam débarqué dans
mon travail et tenter d'imposer de nouvelles règles ... Une règle d'or en tout cas que je tente d'appliquer ici est d'être patient, de tenter de comprendre la culture locale (qui influe de toute manière sur le travail) mais surtout de les considérer comme tout aussi compétents que quiconque qui exerce le même métier à travers le monde.
Dans l'équipe, il y a Marjorie, qui rigole tout le temps quand je lui pose des questions, il y a Adélaïde, la responsable du laboratoire qui tente de tenir ses ouailles, il y a Jessie qui me dit toujours 'Bonjour Monsieur Frédéric'! Et il y a aussi Guerda, Yvelore, Sherline, Isphernia, Lioudid, Apoline, Myrlène, Mirlande, Shirsky, Daphenie, ... Certaines encore avec un regard méfiant et d'autres encore, indifférentes à ma présence. Au milieu de toute cette équipe féminine, Jackson, Fritzner et Midlin essayent de se faire entendre mais sans grand succès, il faut bien le dire. Pourtant mon ami Midlin, plus grand et plus costaud que moi a l'envergure de s'imposer mais sa timidité prend vite le dessus. Il m'a murmuré d'ailleurs cette semaine à l'oreille de savoir s'il serait possible d'avoir des nouveaux tabliers de laboratoire, lui qui porte pour l'instant une taille 50 alors qu'il devrait au moins posséder un tablier taille 62!
Je vous raconterai certainement l'évolution de ma mission à HUP, savoir si tout se passe dans la sérénité et si nous restons ensemble sur le bon chemin.
Je ne vous quitte pas sans le petit moment musical, cette fois honneur à la Belgique et ses nombreux artistes qui ont depuis des décennies jouer un rôle assez important sur la scène musicale internationale (n'ayons pas peur de le dire!). Plusieurs groupes ou solistes me viennent à l'esprit mais pour démarrer ma 'compilation' belge, autant commencer par les années 80 et le son Cold-wave / Electro de Front 242. Une anecdote liée à ce groupe dirons-nous aux allures 'para-militaires' me hante encore quelque fois quand j'écoute leurs morceaux aux beats et rythmes assez durs et répétitifs. J'étais à l'un de leurs concerts en 1984 (ou 1985?) au Plan K, salle bruxelloise connue à l'époque au bord du canal à Molenbeek. Je ne vous décris pas l'ambiance, vous vous en doutez un peu, un lieu sombre, industriel, des poutres en fer, des murs de briques et des murs de synthés de Front qui déboule sur scène en combat-shoes et pantalon et veste camouflage. Le public habillé pareil criant et gesticulant au son lourd du groupe d'un soir. Et au milieu de ces joyeux lurons, Fred, son jeans propre du jour, des docksides aux pieds et une veste tout aussi claire que le t-shirt porté en-dessous. Autant vous dire que je me suis senti très peu à mon affaire durant tout le concert, je pense n'avoir pas bougé d'un centimètre et me suis éclipsé rapidement après le dernier morceau, ai-je attendu jusqu'au rappel ? Malgré tout, j'ai été impressionner de la puissance dégagée ce soir là par ces gars qui jouaient à fond sur leur image froide et ténébreuse. Un bon souvenir malgré tout, j'en suis sorti vivant !
Prenez soin de vous.
Fred
dimanche 25 septembre 2011
Dimanche 25 septembre : Devinette, connaissez-vous les animaux les mieux nourris en Haïti ?
Alors, vous avez trouvé ? Quelques indices ? Pas bien grand, avec 6 pattes et des ailes, oui c'est cela un insecte mais encore ? Allez je vous donne la solution, assez facile : le Maringouin! Ou le moustique comme on le nomme chez nous ..! Et bien ici les amis, c'est à toute heure du jour et de la nuit que le maringouin s'en donne à coeur joie, il pique, repique et pique encore !! La preuve, pendant que je vous écris aujourd'hui, il est 15h45 heure locale, je dénombre déjà 2 à 3 piqûres sur les bras et je suis en terrasse depuis 30 minutes. Et 5 à 6 gourmes sur les jambes. Mais l'endroit qu'ils préfèrent, ce sont les chevilles et les zones toutes proches ... même avec un pantalon, ils se frayent un chemin juste entre la chaussure et la fin du pantalon qu'on imaginait protéger un minimum !! La voracité de ces insectes est inversement proportionnelle à leur taille, ils sont bien plus petits que nos moustiques européens mais d'une vivacité et d'une gourmandise assez remarquables. Par contre, les quelques chiens que j'ai aperçu dans les rues et qui semblent errer sans maître ni foyer sont d'une maigreur assez terrifiante ...
Bon, fini de me plaindre, un peu d'informations sur Haïti et ses habitudes ...
La carte du pays :
Vous y découvrez les différentes provinces / départements d'Haïti et à part PAP, il y a beaucoup de choses à découvrir, des jolies villes comme Jacmel au sud et Cap Haïtien au nord, et quelques endroits encore secrets pour moi mais que j'espère visiter durant ma mission sur l'île Hispanola. Me sentir un peu plus libre en province, marcher dans les rues ou les sentiers et prendre des photos non pas à la sauvette mais en prenant le temps de choisir les plans.
Je ne manquerai pas de partager avec vous mes escapades haïtiennes ....
Et puis il y a le drapeau national avec un détail très cocasse !!
La devise inscrite sur le drapeau est : "L'Union fait la Force" et oui, comme la Belgique, enfin tant qu'elle est encore unie et qu'elle trouve encore la force de vivre ensemble avec 3 communautés !
Et puis il y a les gourdes haïtiennes, non pas celles pour se désaltérer ou de pâles copies des belles gourdes suisses Sigg, non je parle de la monnaie locale !
Détail tout aussi cocasse, sur les pièces haïtiennes, la devise gravée est "Liberté, Egalité, Fraternité". On peut presque s'imaginer que les Haïtiens n'ont pas pu choisir entre la France et la Belgique !!
Bon, fini de me plaindre, un peu d'informations sur Haïti et ses habitudes ...
La carte du pays :
Vous y découvrez les différentes provinces / départements d'Haïti et à part PAP, il y a beaucoup de choses à découvrir, des jolies villes comme Jacmel au sud et Cap Haïtien au nord, et quelques endroits encore secrets pour moi mais que j'espère visiter durant ma mission sur l'île Hispanola. Me sentir un peu plus libre en province, marcher dans les rues ou les sentiers et prendre des photos non pas à la sauvette mais en prenant le temps de choisir les plans.
Je ne manquerai pas de partager avec vous mes escapades haïtiennes ....
Et puis il y a le drapeau national avec un détail très cocasse !!
La devise inscrite sur le drapeau est : "L'Union fait la Force" et oui, comme la Belgique, enfin tant qu'elle est encore unie et qu'elle trouve encore la force de vivre ensemble avec 3 communautés !
Et puis il y a les gourdes haïtiennes, non pas celles pour se désaltérer ou de pâles copies des belles gourdes suisses Sigg, non je parle de la monnaie locale !
Détail tout aussi cocasse, sur les pièces haïtiennes, la devise gravée est "Liberté, Egalité, Fraternité". On peut presque s'imaginer que les Haïtiens n'ont pas pu choisir entre la France et la Belgique !!
En voici quelques exemples, et ne vous amusez pas à les imprimer, vous n'allez pas être bien riches avec cette monnaie. Le taux de change assez aléatoire ici est de plus ou moins 40 gourdes pour 1 dollar américain, et pour compliquer les choses il existe aussi (mais je vous avoue, je ne les ai pas encore vus ...?) des dollars haïtiens que les marchands de rue utilisent fréquemment, sans doute pour un peu perturber le non-initié qui aura vite fait de refiler des USD au lieu des Haitian Dollars (taux de change, 1 dollar haïtien pour 5 gourdes ..vous me suivez ?). Quand je vous disais que ce pays est complexe et fascinant dans ses découvertes ...!
Et puis comment ne pas parler des habitudes routières ici à PAP et sans doute partout dans le pays. Ne chercher pas de passage pour piétons, les célèbres bandes blanches n'existent pas ici ! Pour des panneaux routiers, c'est pas mieux, j'ai dénombré en tout et pour tout sur mes sorties automobiles depuis 3 semaines, 2 panneaux 'STOP' et 3 panneaux 'Sens Unique'. Les feux tricolores, c'est pas mieux, 3 ou 4 carrefours en sont équipés, quand je disais que rouler à PAP était une épreuve et presque un jeu vidéo en réel tant les obstacles sont nombreux ...! L'objet qui fonctionne le plus sur les voitures haïtiennes est le klaxon, il sert à la fois à avertir qu'on arrive à un carrefour, à signaler aux passants que la voiture va les happer s'ils font un pas de travers (les trottoirs, ici, vous oubliez, c'est un mot non traduit en créole!), à remercier d'avoir céder le passage lors des nombreux embouteillages, à activer les voitures devant soi pour tenter de défaire le sac de noeuds car comme souvent des voitures à droite en stationnement (illégal) et à gauche en double file (on s'imagine que cela ira mieux) bloquent la circulation à PAP et enfin à appeler le copain que l'on croise au détour d'une rue, vraiment un objet formidable !!
Et pour terminer, le moment de musique, ou plutôt un album que je pense être indispensable à posséder ou tout du moins à avoir écouter au moins une fois. Une merveille, la musique, les sonorités, les émotions, tout est réuni dans ce disque et malgré que c'était un double album à l'époque (1976), aucune des chansons n'est à éliminer ou semble être là pour remplir les faces du disque. Il s'agit de 'Songs in the Key of Life' de Stevie Wonder. Avant cet album, Stevie qui chante depuis ses 11 ans était un bon chanteur de l'écurie Motown, la référence soul et R&B des années 60-70. Puis très vite, il veut voler de ses propres ailes et parler des problèmes sociaux qui le touchent à cette époque. Les albums Talking Book et Innervisions annoncent ce virage à 180°, il est alors devenu le chanteur, compositeur, arrangeur, multi-instrumentiste et producteur des ses albums. La grâce va le toucher avec le disque Songs in the Key of Life. Après cela, Stevie ne sera plus jamais aussi créatif, une période commerciale durant les années 80 et encore quelques succès jalonneront sa longue carrière.
Bonne écoute et prenez soin de vous.
Fred
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